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Les marchés financiers au chevet des entreprises françaises

Marquées par la crise liée à la Covid-19, les entreprises françaises n'ont jamais été aussi endettées. En 2020, les marchés financiers sont venus à leur secours, leur permettant de mobiliser 165 milliards d'euros de financement.

Publié par Florian Langlois le | Mis à jour le
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Les marchés financiers au chevet des entreprises françaises

Le niveau d'endettement des entreprises françaises n'a jamais été aussi haut qu'aujourd'hui, la faute à la crise économique traversée actuellement. En 2020, celui des entreprises françaises a progressé de plus de 217 milliards d'euros pour atteindre près de 90% du PIB national, selon les chiffres de l'OFEM et de Paris EUROPLACE. Ce niveau d'endettement brut doit cependant être nuancé en fonction des secteurs d'activité et, au sein de ces secteurs, entre entreprises et en tenant compte du niveau d'endettement net, de nombreuses entreprises ayant accumulé durant cette période de la trésorerie "de précaution".

L'année dernière, les marchés financiers sont venus au secours des entreprises françaises. Toujours selon l'OFEM et Paris EUROPLACE, ils leur ont permis de mobiliser 165 milliards d'euros de financement, en progression de 31% par rapport à 2019. Ces marchés constituent 35% du financement global des entreprises françaises, contre 20% en moyenne dans la zone euro et 15% en Allemagne. Agnès Lepinay, présidente d'OFEM note le poids que pèsent ces marchés au sein des entreprises, notamment en période de crise " Le rôle des marchés financiers durant la crise témoigne de leur importance désormais pour le financement des investissements indispensables à la croissance des entreprises et à la relance de l'économie. [...] "

Les PGE, une spécificité française

Compte tenu du contexte, les PGE contractés en 2020, qui seront maintenus jusqu'à fin 2021 a annoncé Bruno le Maire le 22 avril dernier, semblent avoir constitué pour les entreprises françaises une alternative immédiate plus attractive que le renforcement de leurs fonds propres. En effet, si les levées de capitaux sur le marché secondaire ont connu une forte progression par rapport à 2019 (12 Mds€ de capitaux levés sur la Bourse de Paris), les capitaux levés sur le marché primaire sont, eux, restés faibles avec seulement 12 IPO pour un total de 493 millions d'euros. Cette tendance très française à privilégier le PGE au financement en fonds propres contraste avec la tendance globale sur les marchés internationaux et européens. Par ailleurs, en 2020 comme en 2019, le nombre d'entreprises sortant de la cote a encore augmenté pour diverses raisons : fusions, faillites ou encore sorties volontaires.

De son côté, le capital investissement s'est pour sa part maintenu, à 12 milliards d'euros de capitaux investis dans plus de 1400 entreprises basées en France. Sur les marchés de taux, les marchés obligataires ont progressé de 20% par rapport à 2019. Les émissions obligataires des PME ont été multipliées par 5. Quant à la dette privée, plus d'un milliard d'EuroPP ont été émis. Enfin, les entreprises ont levé plus d'un milliard d'euros sur les plateforme de financement participatif, essentiellement sous forme de dette.

Progression également sur le marché des financements courts. 70 entreprises ont recouru au marché des NEU CP, dont l'encours représentait à la fin de l'année près de 60 milliards d'euros, soit près de 30% de plus par rapport à 2019, où ce marché pesait 46,3 milliards d'euros. Les premières tendances observées en 2021, confirment donc le dynamisme des financements de marchés en France.

Pensez fonds propres !

L'urgence est de consolider les bilans des entreprises, afin de leur permettre d'accélérer leur croissance dans le contexte post-covid. Pour Denis Beau, sous gouverneur de la Banque de France, le renforcement des fonds propres des entreprises est particulièrement souhaitable : "Nous estimons à la Banque de France le besoin d'apport externe de fonds propres à environ 50 milliards d'euros pour rétablir des ratios prudent pour les entreprises présentant avant la crise une situation saine. Parmi ces 50 milliards une grande partie pourrait être financée par l'appel au marché et le private equity, tandis que, compte tenu notamment de la petite taille de nombre des entreprises concernées, jusqu'à une vingtaine de milliards d'euros pourraient nécessiter l'appui d'un dispositif public."

20 Mds€ c'est justement le montant de la nouvelle enveloppe de Bercy destinée à renforcer le bilan des entreprises. Après avoir lancé les Prêts Participatifs Relance, le ministère de l'Economie, des Finances et de la Relance, lance l'acte II : les Obligations Relance, pour lesquelles un budget de 6 milliards d'euros est dédié. Ce dispositif qui permet à l'Etat d'octroyer une garantie sur la valeur liquidative des fonds d'investissement, devrait être opérationnel d'ici l'été. Ces Obligations Relance seront remboursées in fine au bout de 8 années, offrant ainsi un effet de levier intéressant pour les entreprises.

Reste qu'il ne s'agit pas de fonds propres à proprement dit mais bien de dette. Or, comme le rappelle justement Arnaud de Bresson, délégué général de Paris EUROPLACE : "le renforcement des fonds propres des entreprises, comme l'accélération des financements boursiers sont, aujourd'hui, des priorités urgentes pour accompagner la relance de la croissance. Le Collège Entreprises de Paris EUROPLACE a identifié les actions à mettre en oeuvre : encourager la création de fonds de type cross-over, créer des passerelles entre le coté et non coté, promouvoir la cotation des entreprises technologiques et, enfin, renforcer l'analyse financière pour les PME/ETI."


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