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Titres-restaurant : un avantage plébiscité mais à bout de souffle ?

L'avantage social des tickets-restaurant a toujours la cote en entreprise. Plébiscités, pérenité souvent remise en cause par le législateur, ils représentent pour les salariés un atout de fidélisation que les RH veulent préserver. Une dernière étude fait le point entre les cas d'usage côté RH, salariés et restaurateurs.

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Titres-restaurant : un avantage plébiscité mais à bout de souffle ?

Les titres-restaurant cristallisent les tensions d'un système d'avantages sociaux à bout de souffle. Entre attentes salariales élevées, frustration des commerçants et immobilisme stratégique des entreprises, l'écosystème appelle une refonte. Si la réforme promise à l'été tient ses promesses, elle pourrait bien être l'occasion d'un rééquilibrage salutaire pour toutes les parties prenantes.

Dans une récente étude, Lucca, éditeur de solutions RH et finance dévoile quels sont les usages et la perception des titres-restaurant en France pour trois populations clés - salariés, restaurateurs et professionnels RH. Cette enquête met en lumière un écosystème fracturé, pris entre attentes salariales, contraintes opérationnelles et marges de manoeuvre RH limitées.

Restaurateurs : un modèle devenu intenable

Du côté des restaurateurs, le constat est amer. 82 % se disent insatisfaits des émetteurs de titres-restaurant, 86 % dénoncent le niveau des commissions et 77 % pointent la charge administrative excessive. Autre point noir, les délais de remboursement considérés comme trop longs (60%). Près d'un tiers (31 %) des commerces ont déjà refusé certains émetteurs, réduisant l'acceptabilité du dispositif. Les restaurateurs estiment que le taux de commission acceptable devrait être en moyenne de 1,3 %, loin des pratiques actuelles.

RH : entre reconnaissance du problème et inertie stratégique

Côté entreprises, les services RH prennent conscience des limites de leur politique d'avantages, mais peu d'évolutions concrètes sont envisagées. 41 % estiment que leur entreprise est en retard par rapport à la concurrence en matière d'avantages salariaux. Pourtant, seules 7 % des entreprises interrogées considèrent ces avantages comme « très importants ».

Les rares projets évoqués pour 2025 portent sur une hausse de la valeur faciale, le passage à la carte dématérialisée ou encore des initiatives liées à la mobilité.

La marge de manoeuvre reste donc faible, malgré une reconnaissance croissante de l'importance du sujet dans les stratégies RH.

Un système sous pression, à l'aube d'une réforme

La publication de cette étude intervient dans un contexte de réflexion nationale : une réforme des titres-restaurant est attendue à l'été 2025. L'objectif : repenser en profondeur un dispositif devenu rigide, inéquitable et parfois contre-productif.

Alors que de nouvelles solutions numériques émergent et que le pouvoir d'achat demeure un enjeu central, l'heure est à la transformation

*Méthodologie : L'étude repose sur trois volets complémentaires, un volet Salariés : enquête menée du 23 au 31 janvier 2025 auprès de 1 500 salariés du secteur privé ; un volet Restaurateurs : sondage réalisé du 13 au 21 février 2025 auprès de 285 commerçants, dont 66 % de restaurateurs ; un volet RH : consultation de 100 professionnels RH du 11 au 21 février 2025, dans des entreprises de tailles variées.

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