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Impayés : 1 entreprise sur 2 accuse une aggravation des délais de paiement

La dernière enquête annuelle sur les comportements de paiement des entreprises publiée par l'AFDCC dévoile une aggravation des retards de paiement et des risques de défaillance, des résultats qui fragilisent la trésorerie des entreprises et alimentent les craintes de défaillances, rendant le recouvrement de créances prioritaire. Détails.

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Impayés : 1 entreprise sur 2 accuse une aggravation des délais de paiement

L'Association Française des Credit Managers et Conseils (AFDCC) a publié, le 20 mars 2025, les résultats de sa 22e enquête annuelle sur les comportements de paiement des entreprises, réalisée auprès de 1 000 entreprises entre octobre 2024 et janvier 2025. Cette étude révèle une dégradation notable des délais de paiement en France, suscitant des inquiétudes quant à la santé financière des entreprises.

Augmentation significative des retards de paiement

Selon l'enquête, 61 % des entreprises interrogées ont constaté une augmentation des retards de paiement en 2024, contre 54 % en 2023. Les secteurs de l'Industrie et des Services sont particulièrement touchés, avec plus d'une entreprise sur deux signalant une aggravation des délais. De plus, la structure des retards s'est détériorée : 26 % des entreprises rapportent des retards compris entre 10 et 15 jours, tandis que 31 % font état de délais dépassant 15 jours. Cette tendance fait craindre une hausse des défaillances d'entreprises en 2025.

Les collectivités locales toujours en difficulté

Un point positif ressort de l'enquête : 47 % des entreprises notent une diminution de leur DSO (Days Sales Outstanding) avec l'État et les collectivités publiques, tandis que 48 % constatent une stabilité. Cependant, les collectivités locales continuent de faire face à des difficultés budgétaires, impactant leurs délais de règlement.

Sous-utilisation des outils contre les retards

Les pénalités de retard et l'indemnité forfaitaire de 40 euros prévues par la loi restent largement sous-exploitées. En 2024, seulement 25 % des entreprises réclament systématiquement les pénalités de retard, et elles sont encore moins nombreuses à les encaisser. Concernant les frais de recouvrement, bien que 90 % des entreprises les mentionnent dans leurs conditions générales de vente, seules 6 % les perçoivent de manière systématique.

Digitalisation des processus de facturation encore insuffisante

Face à ces défis, la gestion du risque client demeure une priorité stratégique. Pourtant, malgré les échéances réglementaires à venir, 62 % des entreprises n'ont pas encore choisi de plateforme de dématérialisation partenaire (PDP). Seulement 30 % ont déjà entamé un projet de digitalisation de leurs processus de facturation.

Nicolas Flouriou, président de l'AFDCC, souligne que « dans un contexte économique de plus en plus tendu, la fonction de credit manager subit une transformation significative, élargissant ses responsabilités au-delà de ses missions traditionnelles. Cette évolution répond à un besoin accru de fluidité dans la gestion des flux financiers et des risques. L'augmentation des contentieux et la nécessité de maintenir un dialogue constant avec les clients deviennent des priorités pour les professionnels, qui devront se concentrer sur la prévention des litiges et la gestion de la relation client en vue de 2025. »

Ces résultats mettent en lumière l'urgence pour les entreprises d'adopter des mesures proactives afin de sécuriser leur trésorerie et de renforcer leur résilience face aux risques croissants liés aux retards de paiement.

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