Recherche

Titres-restaurants : pourquoi la dématérialisation s'impose ?

Alors que le Sénat a prolongé de deux ans l'usage élargi des titres-restaurants (TR), Ludovic Dumaine, DAF ayant évolué chez CIMC Air Marrel, Smurfit Kappa et Restalliance, partage son expérience et ses pistes d'amélioration pour ce dispositif plébiscité par 96 % des Français. *

Publié par le - mis à jour à
Lecture
3 min
  • Imprimer
Titres-restaurants : pourquoi la dématérialisation s'impose ?

Comment était gérée l'attribution des titres-restaurants dans vos expériences professionnelles ?

J'ai connu deux approches. Chez CIMC Air Marrel, avant mon arrivée, l'entreprise achetait un stock de tickets en début d'année et les distribuait chaque mois aux collaborateurs selon leurs droits. Pour simplifier cette démarche, j'ai opté pour l'envoi de ma liste de bénéficiaires à l'organisme de gestion qui préparait les carnets et une liste d'émargement. Chez Restalliance, un groupe d'une toute autre taille comptant quelque 3 200 salariés, tout était dématérialisé. Cela m'a conforté dans l'idée que c'était la meilleure solution pour simplifier la gestion des TR.

Quels sont les avantages concrets de la dématérialisation pour l'entreprise et le rôle du DAF ?

Ils sont multiples : comptabilité simplifiée, suppression des pertes, plus besoin de listes d'émargement... Le DAF voit un gain de temps mais également une sécurisation du processus d'attribution des titres-restaurant comprenant un suivi facilité. Il voit une gestion administrative simplifiée avec l'absence de papier à traiter.

« La dématérialisation est la meilleure solution pour simplifier la gestion des titres-restaurants »

Ludovic Dumaine

L'usage élargi des titres-restaurants a-t-il eu un impact côté entreprise ?

Oui, notamment pour les salariés aux revenus modestes. La polémique sur l'achat de produits à préparer soi-même est compréhensible du point de vue des restaurateurs, mais pour les salariés, c'est un vrai gain de pouvoir d'achat. Du côté de l'entreprise, ce dispositif constitue un avantage social sans charges ni fiscalité. Tout le monde est gagnant au final. D'ailleurs, lors des NAO chez CIMC Air Marrel, la revalorisation des titres-restaurants était systématiquement abordée.

Qu'attendre de la réforme du dispositif annoncée pour 2025 par le gouvernement ?

D'abord, il me semble judicieux de pérenniser l'extension d'usage des titres-restaurants. Ensuite, il faudrait renommer le dispositif en « titres-repas » ou « titres-déjeuner ». Des dénominations qui me paraissent bien plus adaptées à la réalité et qui rappellerait la vraie nature de ce dispositif. Ensuite, garantir son exonération fiscale et sociale, car toute taxation réduirait son intérêt. Enfin, relever le plafond d'exonération de la participation patronale, située actuellement à 7,26 € par titre et réévaluer le plafond d'utilisation journalier de 25 €, qui, selon moi, n'est réellement adapté qu'à la restauration. Il existe nombre d'entreprises qui sont prêtes à mettre plus sur ce dispositif mais il faut qu'on donne plus de possibilités aux entreprises pour augmenter le pouvoir d'achat de leurs collaborateurs. C'est clairement un moyen de distribuer de la rémunération non fiscalisée aux collaborateurs et ça, c'est un levier très important, à conserver et à valoriser.

* Étude CNTR (Commission Nationale des Titres-Restaurant)/Viavoice, avril 2024.

HA Propos
sponsorisé
HA Propos : Le TCO, notion incontournable du smart buy…

Livres Blancs

Voir tous les livres blancs
S'abonner
au magazine
Retour haut de page