Transformation numérique des entreprises : la fonction financière plus exposée
Konica Minolta, acteur de référence dans les solutions IT et la digitalisation des entreprises, publie la troisième édition de son « Baromètre Konica Minolta de la sérénité numérique 2025 ». L' étude, menée auprès de 500 PME et ETI françaises, offre une vision actualisée et approfondie de la transformation numérique à travers le prisme de trois fonctions clés : la direction générale (CEO), la direction des systèmes d'information (DSI) et surtout, la direction administrative et financière (DAF). Détails.

Cette édition 2025* se distingue par l'élargissement de son panel à de nouveaux secteurs (industrie, services, commerce, construction) et par une analyse détaillée de dix enjeux numériques, dont cinq stratégiques et cinq opérationnels. "C'est très important d'avoir un repère clair sur les enjeux et d'apporter un éclairage précis pour identifier les vrais défis et tracer les lignes d'action concrètes pour réussir la transformation", a déclaré Jonathan Leyva, CEO Konica Minolta France en préambule de la présentation.
Tout d'abord, les Directeurs Administratifs et Financiers (DAF), en tant que garants de la bonne gestion des ressources et de la conformité, jouent un rôle central dans la transformation numérique. Pourtant, cette édition 2025 révèle des freins majeurs persistants, qui ralentissent l'évolution digitale des entreprises... et notamment de leurs directions financières.
52% des PME sans solutions en cybersécurité
Dans le détail le baromètre 2025 dévoile certaines réticences dans le déploiement de solutions IT. Près de 65 % des entreprises reconnaissent que les coûts sont un frein majeur à leur digitalisation. Etonnamment, 52 % des PME n'ont aucune stratégie cybersécurité formalisée, alors que 50 % considèrent l'IA comme une opportunité, mais seules 23 % l'intègrent déjà à leur processus financier. Une des explications : 60 % des Daf interrogés affirment ne pas avoir de visibilité claire sur le ROI des projets digitaux.
5 enseignements clés pour les Daf
Pour 70 % des Daf, le principal bénéfice que leur confère la digitalisation est le gain de temps leur permettant de se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée. Et 35 % d'entre eux vont jusqu'à répondre qu'ils constatent une amélioration de la fiabilité des données manipulées. Cinq impacts majeurs ont été identifiés.
1. Des freins humains et financiers toujours dominants
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La résistance au changement au sein des équipes, couplée aux coûts initiaux élevés, reste le principal obstacle cité. Les Daf interrogés pointent le manque de bénéfices perçus comme un frein à l'investissement. Cette inertie, déjà présente dans les éditions précédentes, montre que le rôle d'ambassadeur du changement est encore difficile à endosser pleinement pour de nombreux cadres dirigeants.
2. Un ROI numérique flou pour 1 entreprise sur 2
Le retour sur investissement des projets digitaux demeure flou pour une majorité d'entreprises, notamment les PME, où le manque d'indicateurs clairs décourage toute prise de risque. Les DAF, censés évaluer la rentabilité de ces projets, peinent à traduire les bénéfices immatériels (gain de temps, sécurisation, agilité) en indicateurs financiers tangibles.
3. Cybersécurité : un angle mort critique
Plus de 50 % des PME interrogées déclarent ne pas avoir de stratégie de cybersécurité en place. Dans un contexte où les attaques ciblant les services financiers se multiplient, ce chiffre interpelle. Les DAF sont directement concernés, car les conséquences financières d'un incident cyber peuvent être lourdes : rançons, pertes d'exploitation, atteinte à la réputation, etc.
4. Green IT : une question de coût plus que de conviction
Si le discours sur la sobriété numérique progresse, dans les faits, seules 22 % des entreprises accepteraient de payer plus pour des solutions écoresponsables. Pour les directions financières, le Green IT reste perçu comme un levier d'économies, et non encore comme un axe de transformation durable intégré à la stratégie ESG.
5. IA : un levier stratégique encore sous-exploité
Bien que 50 % des entreprises voient dans l'IA une opportunité, son adoption reste timide. Pour les DAF, le frein principal est double : un manque de compétences internes pour exploiter pleinement les outils, et une incertitude sur le ROI. Pourtant, la capacité de l'IA à automatiser la clôture comptable, la prévision de trésorerie ou la détection d'anomalies représente un réel gain de productivité.
Facturation électronique : un intérêt en baisse
La notoriété de la loi sur la facturation électronique est en baisse : elle passe de 60 % à 52 % en un an, et seuls 30 % des répondants en connaissent désormais la date précise d'entrée en vigueur, contre 38 % l'an dernier. Ce recul s'explique sans doute par le report de sa mise en application. Les Daf sont les plus informés (61 %), devant les dirigeants (54 %) et les DSI (51 %), ces derniers étant plus enclins à voir cette réforme comme une opportunité. En revanche, 30 % des Daf la perçoivent comme une contrainte, tandis que 40 % des dirigeants restent neutres.
Le niveau de préparation des entreprises a lui aussi baissé entre 2023 et 2024. La perception de la réforme reste nuancée : 30 % des répondants se disent neutres et 23 % y voient à la fois des avantages et des inconvénients. La diversité des réponses met en lumière l'importance de l'alignement stratégique entre fonctions. Les secteurs de la construction et l'industrie, davantage soumis à la réglementation, perçoivent la loi comme une contrainte, alors que le secteur des services semblent mieux en appréhender les bénéfices. Le commerce, quant à lui, présente une vision plus mitigée.
Des enjeux qui appellent à l'action
Ce baromètre démontre que la transformation numérique est perçue comme essentielle mais reste difficile à mettre en oeuvre, en particulier pour les fonctions financières. Les Daf sont à un tournant : ils doivent passer d'un rôle de contrôleur à celui de catalyseur de la performance numérique. Pour cela, ils ont besoin d'outils adaptés, de compétences renforcées, et surtout d'une culture d'entreprise favorable au changement.
*Enquête menée par Occurrence (groupe IFOP) du 23 juillet au 15 septembre 2024 auprès de 500 décideurs d'entreprises françaises, répartis entre PME et ETI, tous secteurs confondus. L'étude portait sur 10 grands thèmes autour de la digitalisation et comportait 85 questions.
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