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Lever 2 millions d'euros sans actif au bilan ? L'exemple de la start-up Doctrine.fr

La start-up spécialisée dans la justice prédictive Doctrine.fr vient de lever 2 millions d'euros. Une levée de fonds exceptionnelle pour une entreprise qui n'a vu le jour qu'en février 2016.

Publié par Eve Mennesson le | Mis à jour le
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Lever 2 millions d'euros sans actif au bilan ? L'exemple de la start-up Doctrine.fr

Pas toujours facile de trouver des financements ? Ce n'est pas le cas de la start-up Doctrine.fr. Lancée en février 2016, ce "Google pour les avocats" vient de lever 2 millions d'euros. La question est : comment cette jeune entreprise a-t-elle réussi à lever une telle somme sans actif au bilan ?

Technologie, employés, croissance

Quand ils prêtent de l'argent à une toute jeune entreprise, les investisseurs regardent trois choses : la technologie, les employés et la croissance de la société. Concernant Doctrine, tous les voyants sont au vert. "Notre technologie repose sur un algorithme complexe qui analyse des milliers de décisions de justice, nous avons recruté des personnes qui ont écrit des articles de recherche sur ce sujet et notre croissance est de 15% par semaine", précise Nicolas Bustamante, co-fondateur et CEO de Doctrine. Et d'ajouter : "Quand on dirige une start-up, on est régulièrement contacté par des investisseurs".

Aucune stratégie n'a donc été élaborée pour convaincre les investisseurs : l'entreprise recrute les personnes qu'elle juge être les meilleures afin de se développer, aucun business plan n'a été élaboré pour séduire les financeurs...

Réseau et conseils

Dans le cas de Doctrine, ce serait donc plutôt aux investisseurs de convaincre la start-up de les choisir, plutôt qu'à la société de convaincre les investisseurs de lui prêter de l'argent. "Un investisseur gagne de l'argent une fois sur dix. Quand une start-up montre qu'elle réussit, tous les investisseurs prennent contact", explique Nicolas Bustamante. Doctrine est pour sa part démarchée tous les 3 jours.

L'entreprise a donc pu se payer le luxe de choisir avec qui elle souhaitait travailler, en fonction de la réputation des différents investisseurs qui ont postulé. Parmi ceux qui ont eu le privilège d'être retenus, Otium Ventures ou encore Kima Ventures (joint-venture de Xavier Niel). "Un bon investisseur apporte un réseau et des conseils, avance Nicolas Bustamante. Au-delà des reportings mensuels, nous réalisons des boards toutes les 6/7 semaines avec nos investisseurs. Et nous sommes en contact quotidien par e-mail avec eux. Il arrive par exemple qu'ils nous présentent ainsi des personnes à recruter".

80% investis en R&D

La levée de fonds a servi à améliorer l'intelligence artificielle derrière Doctrine, destinée à la justice prédictive. Et également à recruter 15 personnes.

Aujourd'hui, Doctrine génère des profits et ne recherche donc pas de nouveaux investisseurs. "Nous investissons 80% de nos fonds en R&D, nous aurons donc peut-être des besoins à l'avenir mais pas dans l'immédiat", indique Nicolas Bustamante.

Avis aux Daf

L'entreprise ne possède pas encore de Daf mais va certainement en recruter un à l'avenir. "A condition d'en trouver un qui corresponde à notre statut de start-up, c'est-à-dire qui aime le numérique et surtout qui soit souple, capable de s'adapter et de se réinventer en permanence", décrit Nicolas Bustamante.

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