Trésorerie : un quart des DAF d'ETI utilise des prévisions erronées
Dans le contexte actuel d'incertitudes économiques, les Daf vont devoir faire preuve d'une attention accrue concernant leurs prévisions de trésorerie. Une récente étude démontre que les directeurs financiers des ETI non seulement n'intègrent pas de prévisions sur du court et moyen terme, mais elles ne seraient pas fiables.
Chaque année, les ETI françaises sont confrontées à « 11 crises de trésorerie importantes et imprévues, résultant de prévisions financières peu fiables », expliquent les résultats du dernier panorama de la fintech Agicap réalisé en partenariat avec l'institut de sondage Innofact. Cette enquête a été menée pour une fois auprès des DAF d'entreprises intermédiaires réalisant un chiffre d'affaires annuel compris entre 30 et 500 millions d'euros, peu sondées habituellement. Objectif : explorer le pilotage des prévisions de trésorerie, un sujet critique pour les fonctions financières.
Peu de prévisions à court, moyen et long terme
Sur les 500 Daf sondés, 94 % d'entre eux n'intègrent pas de prévisions de trésorerie couvrant à la fois le court, moyen et long terme. La plupart des ETI fonctionnent donc sans prévisions quotidiennes (66 %), mensuelles (29 %) ou même annuelles (79 %). Conséquence : sans prévisions, 27 % des ETI manquent leurs objectifs de trésorerie. Or, les Daf sont conscients de ce problème, car 69 % d'entre eux aimeraient placer plus de trésorerie.
Des prévisions peu fiables
27 % des Daf s'appuient sur des prévisions de trésorerie peu fiables, et un prévisionnel sur quatre présente des écarts supérieurs à 20 %, principalement dus à un contrôle insuffisant des charges d'exploitation. Les raisons : les prévisions manquent « de flexibilité et de capacité à intégrer différents scénarios », en particulier face à l'arrivée de Capex significatifs.
Les entreprises qui reconnaissent des prévisions de trésorerie peu fiables sont celles qui « paient 82 % de frais de découvert supplémentaires par rapport à celles qui ont des prévisions fiables », détaille l'étude et elles perdent près de 510 000 euros de revenus financiers par an.
Des dépenses imprévues
Les Daf se retrouvent confronter à trois grands défis concernant le pilotage de leur trésorerie : la sous-estimation des coûts opérationnels, la complexité de l'entreprise et la dépendance à des outils obsolètes.
Les dépenses imprévues sont la principale cause des écarts entre les flux de trésorerie prévus et réels. Autre résultat : plus les structures deviennent complexes, plus il existe des erreurs de gestion de trésorerie.
C'est d'ailleurs un des conseils de l'Agicap : s'attaquer à cette vulnérabilité pour garantir la stabilité et la prévisibilité des flux de trésorerie.
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