Investissement : comment profiter des atouts du marché britannique
Taux de croissance élevé, environnement social et fiscal souple... Le Royaume-Uni a des raisons de rester le premier pays européen d'implantation des entreprises françaises. Une destination qui intéresse aussi bien les PME et ETI que les grands groupes. A condition de savoir s'y prendre.
Si l'Allemagne demeure le premier partenaire commercial de la France, le Royaume-Uni est bien le premier pays européen d'implantation des entreprises françaises. D'ailleurs, l'Hexagone est le deuxième pays au monde à investir Outre-Manche après les États-Unis.
Le Royaume-Uni compte notamment 3 000 filiales de groupes français. Mais le marché attire également les entreprises de taille plus modeste. " Notre clientèle est constituée essentiellement de PME françaises qui viennent au Royaume-Uni créer des filiales et d'ETI pour des opérations d'acquisition, explique Jean-Noël Mermet, fondateur et PDG du cabinet Frenger international, spécialiste des fusions-acquisitions. Le marché britannique n'est pas très coûteux. Quelques centaines de milliers d'euros suffisent à l'ouverture d'un bureau. " Parmi les secteurs porteurs, notons le ferroviaire, l'aérospatial, la chimie, la pharmacie, l'automobile, l'énergie, mais aussi le services financiers ou la distribution B2B.
" Les 30 km d'eau qui séparent les deux pays constituent un fossé culturel "
" Une bouffée d'oxygène "
L'attrait exercé par le Royaume-Uni sur les investisseurs français s'explique tout d'abord par le dynamisme économique du marché. La cinquième économie mondiale (devant la France) enregistre en effet des taux de croissance enviables : 2,8 % en 2014, 2,5 % en 2015 et des prévisions de 2 % en 2016, 2,1 % en 2017 et 2,2 % en 2018. " Les investisseurs viennent chercher ici une bouffée d'oxygène dans un environnement social et fiscal plus souple ", ajoute Jean-Noël Mermet. Le gouvernement britannique a notamment décidé d'abaisser son taux d'IS à 17 % à l'horizon 2020. Autres atouts : des charges sociales employeur de 13,8 % et un taux d'imposition de 10 % sur les plus-values mobilières jusqu'à 10 millions de livres (env. 12,5 M€). Un point noir toutefois : le droit immobilier complexe et très contraignant.
" Fossé culturel "
Avis aux investisseurs : l'implantation Outre-Manche ne s'improvise pas. " Les 30 km d'eau qui séparent les deux pays constituent un fossé culturel ", affirme Jean-Noël Mermet. Exemple : en France, la majorité des acquisitions se basent sur les derniers comptes publiés, tandis qu'au Royaume-Uni elles se basent de plus en plus sur le prévisionnel de l'année en cours, ce qui tend, pour les entreprises en forte croissance, à justifier une valorisation élevée. Autre différence : une fois la décision prise, les Britanniques concluent les opérations le plus rapidement possible. Il n'est pas rare qu'un acheteur français perde une opération (ou paie plus cher que nécessaire) faute de réactivité. " Au Royaume-Uni, le temps c'est de l'argent ", tranche Jean-Noël Mermet.
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