[Trophées Daf 2018] Loïc le Berre (Groupe Gorgé), pour l'amour de la finance

Après ses études, Loïc le Berre débute classiquement sa carrière dans un cabinet de conseil, Andersen. Mais il n'y reste pas longtemps, attiré par une carrière dans l'industrie. "J'avais envie d'être au contact des usines", révèle-t-il. Il devient donc directeur financier du groupe Euraltech, une petite société en forte croissance qui se retrouve rapidement cotée en bourse. Guidé par une envie de management, il rejoint Ineo (aujourd'hui Engie-Ineo) pour créer et gérer un centre de service partagé. Il se retrouve à la tête d'une équipe de 60 à 80 personnes et gère la comptabilité, le personnel, le juridique ou encore l'informatique de plusieurs régions. Mais, très vite, la prise en charge de sujets plus techniques lui manque et il demande à évoluer en interne. Il mène des projets transverses tels que la mise en place d'un nouveau système de gestion, ou encore la préparation de la dématérialisation des factures fournisseurs. Parallèlement, il poursuit une formation à HEC (Executive MBA).

Après ses trois années au sein d'Ineo, Loïc le Berre a envie de renouer avec une fonction de directeur financier. "J'aime davantage la technique financière que le management", explique-t-il. Ainsi, en 2006, il rejoint Groupe Gorgé où il occupe le poste de directeur général adjoint en charge des finances depuis 12 ans. "Travailler dans une ETI m'attirait afin d'être aux premières loges et de réellement accompagner la stratégie", indique-t-il.

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Il choisit Groupe Gorgé car la société familiale, cotée en bourse, est ouverte à de nouvelles activités. En l'occurrence, Loïc Le Berre contribue à faire complétement évoluer le portefeuille du groupe: auparavant presque exclusivement fournisseur pour les constructeurs automobiles, Groupe Gorgé travaille désormais principalement pour la défense, la sécurité incendie, le nucléaire et l'impression 3D. "Dans le secteur de l'automobile, nous étions soumis à une solide concurrence et une forte pression des clients. Nous avons préféré nous positionner sur des secteurs de niche où des barrières réglementaires et technologiques permettaient de mieux valoriser nos savoir-faire", précise Loïc le Berre. Dans le secteur à forte croissance de l'impression 3D, le chiffre d'affaires de la société est passé de 100 000 euros en 2013, au lancement de l'activité impression 3D, à 50 millions annoncés pour 2018.

Une forte croissance qu'il a fallu financer: Loïc le Berre a organisé en 2017 l'introduction en bourse de la filiale Prodways Group dédiée à l'impression 3D (levée de fonds de 66 millions d'euros). Le directeur général adjoint en charge des finances a également managé plusieurs opérations de croissance externe, dont deux en 2017. Il vise aujourd'hui à renforcer le contrôle interne du groupe et à développer la performance des achats. "Le contrôle interne doit être musclé dans notre groupe où coexistent des activités très différentes, ce qui rend le pilotage particulièrement complexe. Dans le secteur du nucléaire, par exemple, les contrats sont exécutés sur plusieurs années alors que le cycle commercial dans l'impression 3D est très rapide", relève Loïc Le Berre. Une structuration nécessaire mais que ne doit pas pénaliser la souplesse qu'exige l'organisation de ce groupe aux activités très hétérogènes.

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