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2022 : un atterrissage qui peut s'avérer douloureux pour les entreprises françaises

Avec les tensions croissantes sur l'énergie et la main d'oeuvre, les fortes perturbations du commerce international et le risque de spirale inflationniste, l'année 2022 risque bien de se terminer en récession marquée.

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2022 : un atterrissage qui peut s'avérer douloureux pour les entreprises françaises

Après une année 2021 « exceptionnelle », l'année 2022 est celle de « l'atterrissage », estime Ana Boata, Directrice de la Recherche Economique chez Allianz Trade. Reste à savoir si cet atterrissage va se faire « dans la douleur ou dans la douceur ».

Dans son scénario le plus optimiste, Allianz Trade table sur une croissance européenne déjà très faible. Elle serait de l'ordre de 2,5 % en France pour l'année 2022 et 1,5 % en 2023, en raison des tensions sur le pouvoir d'achat et la baisse de la confiance des acteurs. « Les matelas de sécurité financiers ont fondu, tant chez les ménages que dans les entreprises. Ces dernières vont chercher de la marge en augmentant leurs prix, mais le coût des entrants est élevé et les coûts de financement sont en augmentation alors que la demande se tasse rapidement », explique Ana Boata Directrice de la Recherche Economique chez Allianz Trade.

Le scénario le plus dur, celui de la récession, s'avère désormais de plus en plus probable, avec un cours de l'euro proche de la parité et des marchés financiers clairement inquiets. Les perturbations sur le commerce international comme sur le transport maritime, la situation chinoise, ou encore le manque de disponibilité de la main d'oeuvre, ont accru les tensions. « Beaucoup de déséquilibres étaient déjà présents avant la crise, mais nous sommes aujourd'hui confrontés à un vrai problème de l'offre. Avec la guerre en Ukraine, le problème énergétique est là pour durer. Les entreprises augmentent rapidement leur prix actuellement : c'est une bonne nouvelle pour elles, mais c'est une mauvaise nouvelle pour les consommateurs finaux et donc pour les banques centrales, qui vont devoir être plus agressives sur les taux d'intérêt », explique Ana Boata. Résultat, il y a aujourd'hui de plus en plus un risque de « spirale inflationniste ». Et un accroissement du risque de non-paiement, qui touche déjà de plein fouet les entreprises les plus vulnérables.

Autant dire que les entreprises doivent se montrer actuellement très attentives à certains indicateurs financiers. Mieux vaut suivre également de près ses fournisseurs et ses coûts d'approvisionnement, y compris pour leurs parts logistiques et salariales... « Les liquidités vont se raréfier. Attention au BFR et en particulier à la gestion des stocks. Beaucoup de grandes entreprises ont augmenté leurs prix et affichent donc des chiffres d'affaires à la hausse, mais les marges, elles, sont toujours exposés aux pressions à la baisse. Si des gains de productivité sont nécessaires, cela passera par l'emploi », redoute Ana Boata. A fortiori en cas de choc majeur sur les marchés, comme un embargo total sur le gaz russe, une mauvaise surprise de la Fed, ou une crise de la dette de la zone euro. Des risques qui sont loin d'être théoriques aujourd'hui...

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