En période de crise, pensez RETEX
A l'occasion de son 3e baromètre consacré aux risques extrêmes, Grant Thornton dévoile que 85% des dirigeants considèrent que le retour d'expérience (RETEX) est un démarche indispensable pour améliorer leur organisation à court ou moyen terme. Et vous, faites-vous des RETEX ?
Et si, pour mieux traverser la crise actuelle, vous mettiez en place un retour d'expérience (abrégé en REX ou RETEX) ? Le 3e baromètre de Grant Thonrton consacré aux risques extrêmes, qui a interviewé 10 000 dirigeants, révèle en effet que 60% des RETEX menés par les entreprises étaient consacrés à gestion de la pandémie.
Un réflexe plus qu'indispensable pour la plupart des dirigeants interrogés : 85% estiment que le RETEX est une démarche indispensable pour améliorer leur organisation à court ou moyen terme.
Conduite du changement
Mais, au fait, qu'est-ce qu'un RETEX ? "Un RETEX s'appuie sur une démarche méthodologique structurante qui vise à identifier des forces et des faiblesses au regard d'un événement majeur dans le but de partager des expériences mais aussi des perceptions individuelles et collectives, d'identifier ce qui a fonctionné ou non et enfin d'en tirer des conclusions", définit Clotilde Marchetti, associée et responsable de l'offre Risques extrêmes chez Grant Thornton.
Il y a donc une notion d'apprentissage avec un RETEX : on regarde comment s'améliorer, ce qui peut être perfectionné pour la prochaine fois. Et qui dit apprentissage dit conduite du changement : il faut avancer avec l'ensemble des salariés pour en tirer tous les bénéfices possibles.
"Lorsque nous intervenons dans les entreprises pour un retour d'expérience, nous mettons en ligne des sondages pour toucher l'ensemble des collaborateurs, puis des sessions en groupe sont organisées sur des thématiques bien définies - comme les risques psycho-sociaux ou la relation au management - et enfin ont lieu des entretiens individuels", décrit Clotilde Marchetti.
Importance de la dg
Pour que les gens s'approprient le RETEX, Clotilde Marchetti conseille également de partager de manière transparente les constats et les recommandations.
Ce qui veut dire qu'il est nécessaire, également, que la direction générale soit convaincue par le bien-fondé d'un RETEX. "Il faut qu'elle soit d'accord pour mettre en oeuvre le retour d'expérience avec bienveillance et neutralité ; et pas seulement pour l'impulser mais aussi pour acter derrière les actions correctrices", souligne Clotilde Marchetti.
Les sujets qui vont ressortir du RETEX ne satisferont en effet pas toujours la direction générale : des déséquilibres, des mauvais pratiques vont peut-être mises à jour. Elle doit réellement être prête à cela, à entendre ce qui va être dit et à mettre ensuite en place les actions qui s'imposent.
Une bonne dose de courage
Pour être efficace, Clotilde Marchetti conseille de consacrer entre 4 et 6 mois à un retour d'expérience. Ce qui tranche avec les résultats du baromètre : pour près de 90%des dirigeants, ce retour d'expérience doit être finalisé en moins de trois mois et près de la moitié des sondés considèrent que la durée moyenne des travaux n'excédera pas trois semaines. "Cela nous interpelle dans la mesure où ce court laps de temps permet à peine de cadrer la mission et de s'assurer des conditions de transparence et de bienveillance dans le déploiement de cette démarche collective", indique-t-elle.
Autre surprise du baromètre : seuls 35% des dirigeants interrogés estiment que les conclusions d'un RETEX doivent être partagées avec l'ensemble des collaborateurs. Clotilde Marchetti appelle les dirigeants à faire preuve de davantage de courage : c'est en intégrant réellement l'ensemble des collaborateurs à un RETEX, en écoutant réellement ce qu'ils ont à dire et en étant transparent sur le chemin qu'il reste à parcourir qu'un tel exercice prend tout son sens.
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