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Conduite du changement : le DAF face au parcours du combattant ?

Dans cette tribune exclusive, Valentin Gerbi, Country Manager France de Payhawk revient sur les différents bouleversements règlementaires qui poussent les directeurs financiers à prendre de plus en plus d'envergure dans les organisations pour transformer durablement les organisations.

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Conduite du changement : le DAF face au parcours du combattant ?

Facturation électronique, directive CSRD... Les nouvelles réglementations financières s'enchaînent à un rythme effréné, obligeant les entreprises à s'adapter sans tarder. Et comme si cela ne suffisait pas, la digitalisation, toujours plus omniprésente, vient ajouter son lot de complexités. Face à ces bouleversements, il ne s'agit plus de simples ajustements, mais bien d'une transformation en profondeur des processus mais aussi des mentalités. Transformation pour laquelle les DAF pourraient bien tirer leur épingle du jeu et s'imposer comme maillon essentiel.

Une course d'obstacles

Conduire le changement, c'est bien, or encore faut-il qu'il soit accepté, l'être humain ayant naturellement tendance à s'attacher à ses habitudes, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. La facturation électronique en est la preuve : en 2023, pour 24% des dirigeants d'ETI, la résistance au changement était l'un des principaux freins rencontré dans la mise en oeuvre de la norme, selon un baromètre réalisé par Grant Thornton.

Autrement dit, peu importe la pertinence de la solution proposée, si les collaborateurs ne sont pas prêts à s'embarquer dans un projet alors la transition risque de patiner sérieusement.

Alors pourquoi tant de réticences ? D'abord, par manque de sensibilisation aux enjeux. Convaincre de la nécessité du changement est un passage obligatoire : sans une vision claire des avantages, la méfiance s'installe. Une analyse de rentabilité limpide, un plan de formation bâti avec soin et un calendrier détaillé peuvent faire toute la différence.

Ensuite, vient le défi de la confiance. Trop de projets ambitieux ont échoué faute d'engagement ou à cause d'outils inadaptés. Si les équipes ne croient pas en la viabilité de la solution, elles n'y mettront pas l'énergie nécessaire. C'est pourquoi il est crucial de montrer des résultats concrets et des bénéfices tangibles, aussi bien pour l'entreprise que pour les collaborateurs eux-mêmes.

Le rôle du DAF va donc (en plus de tout le reste) être d'accompagner progressivement les salariés dans cette transition numérique afin qu'ils tirent pleinement parti des nouveaux outils.

L'IA comme tremplin

Car si la digitalisation peut parfois constituer un frein, elle peut aussi être un moteur. Une étude de l'Observatoire de la digitalisation des ETI et PME de 2023 révèle que le rôle des DAF dans la culture du changement est en pleine expansion. En 2023, 45% d'entre eux se disaient impliqués dans des projets de transformation digitale, contre seulement 24% l'année précédente. Mieux encore, 52% considèrent que la digitalisation est un atout majeur pour attirer les talents.

Et comment parler de digitalisation sans parler d'IA ? Les DAF, conscients de la valeur ajoutée par ces outils, osent de plus en plus réaliser des investissements technologiques. Selon une enquête de McKinsey, 85% d'entre eux comptent sur l'IA pour automatiser la génération d'insights et réduire le travail manuel. De même, 81% estiment que l'IA booste la productivité des employés, et 71% constatent déjà des améliorations tangibles.

Ainsi, entre réglementations qui s'empilent et technologies qui s'accélèrent, le rôle du DAF se mue en celui de chef d'orchestre du changement. Pour rester dans la course, il doit endosser un costume de stratège et de technophile averti. Une mission essentielle pour accompagner l'entreprise vers plus d'agilité et de conformité.

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