Les PME particulièrement touchées par les défaillances
Le nombre de défaillances d'entreprises françaises a reculé de 0,1% entre mai 2012 et avril 2013, montre le baromètre des défaillances de Coface, publié le 23 mai. Malgré cette stabilisation, le nombre de défaillances se maintient à un niveau élevé : 59 630 cas, proche du pic de 2009. Plus grave : cette stabilisation pourrait être seulement provisoire, remarque Coface, qui juge " préoccupante " la vulnérabilité des entreprises françaises. Celles-ci fragilisées par la récession en cours, qui s'est confirmée au premier trimestre 2013. Coface attend sur l'ensemble de l'année une contraction de 0,4% du PIB.
Ce sont les PME, et notamment les plus importantes en taille, qui sont particulièrement touchées, souligne Coface dans le cadre de cette étude. Elles affichent ainsi une hausse de 3,7%, alors que le nombre de défaillance des TPE a diminué de 8,7% dans le même temps. " Le contexte économique tendu menace les entreprises qui avaient résisté à la crise de 2008-2009 ", observe le courtier.La dépendance aux banques, un handicap pour les PME
Interrogé par DAF, Nicolas de Buffet, directeur de l'arbitrage Europe de l'Ouest, explique cette tendance par plusieurs facteurs distincts. " On observe tout d'abord le fait que les contraintes réglementaires pèsent davantage sur les PME que sur les grandes entreprises, puisque ces dernières ont les moyens de faire de l'optimisation fiscale. Une PME ou une ETI n'est en général pas en mesure de gérer sa fiscalité, par manque de connaissance et de ressources ", remarque-t-il.
Il pointe par ailleurs une fragilité structurelle liée au financement des PME et des ETI. " Ces entreprises sont financées exclusivement par les banques, tandis que les grandes entreprises ont beaucoup plus tendance à diversifier leurs sources de financements. Une entreprise qui n'a qu'une banque sera soumise à la politique de cette banque. Si elle disparaît, ou se restructure, où est-ce que l'entreprise va trouver de nouvelles sources de financement ? Le fait que les PME soient très peu financées par les marchés, par rapport aux entreprises allemandes ou anglaises, provoque une fragilisation. Cela affecte leur souplesse, et cela peut les fragiliser, surtout dans la période actuelle. "
Troisième facteur qui affecte la santé des PME : les rapports entre les grands groupes et leurs sous-traitants. " Les choses sont très différentes en France par rapport à un pays comme l'Allemagne. Dans le paysage industriel allemand, le donneur d'ordres va cultiver son écosystème autour de lui. En France, on a au contraire une relation de dominant/dominé, où le grand groupe va déverser ses contraintes sur ses sous-traitants. "
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