Les PME allemandes attirent les investisseurs français
2012 s'annonce comme une année record pour les transactions de la France vers l'Allemagne, selon l'étude comparative de PwC sur le marché des fusions-acquisitions dans les deux pays. Une tendance qui s'explique par l'attractivité du modèle allemand et de ses PME.
Il n’y a pas que sur les thématiques de l’export et de la compétitivité que les PME allemandes dament le pion à leurs homologues françaises. Désormais, elles leur piquent aussi leurs investisseurs, et notamment les acteurs du private equity français, qui connaissent un engouement récent pour les cibles du Mittelstand allemand, selon les constats de l’étude publiée début décembre par le cabinet d’audit PwC. “La part de capital-investissement français en Allemagne n’a cessé d’augmenter, indique le rapport. En 2012, la France est ainsi passée du 5e au 3e rang des pays réalisant le plus d’opérations de capital-investissement en Allemagne.”
La France en perte de vitesse
Plus globalement, si le marché de fusions-acquisitions est historiquement bien plus actif en France qu’en Allemagne, l’écart est toutefois en train de se réduire : en 2006, le nombre de transactions en France représentait plus du double de celui enregistré en Allemagne, tandis que pour les trois premiers trimestres 2012, les deals allemands ont atteint 73 % du volume de deals conclus en France. Surtout, le marché des fusions-acquisitions dans l’Hexagone reste essentiellement national, alors que l’Allemagne est davantage attractive pour les investisseurs étrangers. La contribution des investisseurs étrangers représente en effet 31 % des opérations en Allemagne contre 16 % en France de janvier à septembre 2012. Et parmi ces nouveaux venus, les Français ne sont pas en reste.
Le fameux modèle allemand
Depuis 2009, le nombre d’entreprises allemandes reprises par des entreprises françaises est supérieur au nombre d’entreprises françaises reprises par des entreprises allemandes et la tendance s’accentue. L’intérêt des investisseurs français pour le marché allemand s’explique essentiellement par l’attractivité du modèle économique allemand et le dynamisme de ses petites et moyennes entreprises. Performantes, elles sont implantées sur des marchés de niche. Soutenues localement, elles sont traditionnellement proches des banques régionales. Elles bénéficient par ailleurs de délais de règlement client plus courts, ce qui leur permet d’optimiser leur besoin en fonds de roulement. Bref, plutôt que d’attendre les conditions favorables à l’émergence des fameuses ETI françaises, les investisseurs français, plus pragmatiques que patriotes, préfèrent aller les chercher outre-Rhin.
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