M&A : la France à la traine au niveau mondial
Après une année 2014 euphorique pour les opérations de fusions-acquisitions en France, 2015 amorce un ralentissement, à rebours de la dynamique de M&A au niveau mondial. Une étude publiée récemment par Baker & McKenzie prédit la poursuite de la tendance haussière des opérations de fusions-acquisitions au niveau mondial jusqu'en 2017. De 2 700 Md$ en 2015, elles devraient grimper jusqu'à 3 358 Md$ en 2017 avant de refluer. En revanche, la France accuse un recul de son activité M&A dès cette année d'un peu plus de 25 %, à 70 milliards de dollars d'opérations. Cette relative atonie, malgré des opérations aussi emblématiques que le rachat d'Alcatel par Nokia, s'explique par la faible attractivité de l'Hexagone pour les investisseurs étrangers. Le rapport de Baker&McKenzie classe en effet la France au 16ème rang sur 37 pays, avec un score moyen d'attractivité de 5,7 sur 10, contre 6,8 pour la Grande-Bretagne ou 5,9 pour l'Allemagne.
Les cessions de PME familiales à la hausse
Le mauvais classement du M&A tricolore au niveau international s'explique aussi par le fait qu'une grand partie des opérations de fusions-acquisitions se situent en-dessous des radars des observateurs anglo-saxons puisqu'elles concernent des PME familiales. La dernière édition de l'Observatoire sur la cession-transmission des PME-ETI de BPCE relève une hausse de 8% des cessions de PME-ETI en 2013 par rapport à l'exercice précédent. L'étude relève aussi que les PME-ETI appartenant à un groupe ont une probabilité de cession environ quatre fois plus élevée que celles qui sont indépendantes, soit un taux de cession de 18,5 % contre 4,5 %. Deux effets jouent conjointement : un effet "taille" car les grandes entités dont la cession est plus fréquente sont surreprésentées parmi les groupes et un effet "groupe" car, à taille équivalente, il subsiste un rapport de 1 à 2 entre les taux de cession des PME-ETI indépendantes ou non.
Sur le même thème
Voir tous les articles Data & Méthodologie