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Les réseaux sociaux, fer de lance du « manager bashing »

Les critiques envers les managers se multiplient sur les réseaux sociaux, amplifiant le phénomène du "manager bashing". Si cette pratique permet de mettre en lumière des pratiques managériales toxiques, elle contribue aussi à ternir la réputation des entreprises, qui doivent s'emparer du sujet pour redorer leur image.

Publié par Audrey Fréel le - mis à jour à
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harcelement
© mariesacha - stock.adobe.com
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Tailler du sucre dans le dos de son manager est une pratique en vogue au sein de l'entreprise. Et ce phénomène semble exacerber par les réseaux sociaux. Selon une étude menée par le cabinet de recrutement Robert Walters, six professionnels sur 10 ont déjà parlé de leur entreprise sur les réseaux sociaux*, comme Facebook, Instagram ou encore TikTok. Parmi les sujets évoqués dans ces publications, 32 % concerne le management. « Les managers sont souvent la cible de ces posts, et l'on parle alors de manager bashing : un phénomène qui s'est amplifié ces dernières années, avec des professionnels qui prennent conscience des comportements toxiques au travail et n'hésitent plus à les dénoncer, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur des plateformes comme Balance ton agency par exemple », analyse Ilann Boukais, senior manager au sein de la division finance du cabinet Robert Walters.

Une libération de la parole

Lancé en 2020, « Balance ton agency » est un compte Instagram qui a pour objectif de dénoncer des comportements toxiques et des situations de harcèlement au sein des agences publicitaires. Les témoignages sont recueillis de manière anonyme. Dans le même registre, le compte « Balance ta start-up », lancé en 2021, relaye des témoignages accablants sur des pratiques managériales au sein des startups. Cette libération de la parole reflète un changement de paradigme profond de la part des collaborateurs, qui souhaitent évoluer dans des environnements de travail sains et épanouissants. Pour cela, ils n'hésitent pas à faire des recherches sur l'entreprise et prêtent une grande attention aux témoignages des personnes qui y travaillent. D'après Robert Walters, 67% des salariés interrogés dans l'étude reconnaissent chercher des avis de la part de collaborateurs actuels ou anciens avant de rejoindre une entreprise. Par ailleurs, 74% d'entre eux estiment que ces témoignages peuvent impacter leur décision de rejoindre ou non l'organisation.

Soigner sa e-réputation

Les entreprises doivent donc s'emparer du sujet et veiller à leur e-réputation. D'après l'enquête de Robert Walters, 79 % des organisations interrogées indiquent prêter attention aux contenus les mentionnant sur internet. 67 % vont encore plus loin et ont mis en place des dispositifs afin de contrôler leur image en ligne, comme des outils de veille, une communication proactive ou la gestion des avis en ligne. Un enjeu de taille, puisque parmi les entreprises ayant déjà eu connaissance de post publiés par d'anciens ou actuels collaborateurs à propos de leur organisation, 27% ont déclaré que ces contenus étaient négatifs. « Que ces éléments soient vrais ou non, l'entreprise se doit de répondre aux commentaires et en cas de comportements toxiques avérés de la part de managers par exemple, communiquer sur les initiatives mises en place pour résoudre ces litiges internes », préconise Ilann Boukais. Alors que le poste de manager est de plus en plus remis en question, le « manager bashing » contribue à le rendre moins désirable. Synonyme de stress et de manque de reconnaissance, ce poste ne fait plus rêver la jeune génération. Selon des chiffres de Robert Walters, seuls 2 jeunes collaborateurs sur 10 envisagent de devenir manager.


* Enquête flash menée auprès de plus de 120 entreprises et 350 collaborateurs au cours du mois de janvier 2025.

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