Managers, les jeunes talents ont de vraies attentes non négociables !
Le Baromètre Talents 2025, réalisé par SKEMA Business School et EY, explore les aspirations professionnelles des étudiants face à un marché du travail en pleine mutation. Les jeunes diplômés affichent clairement leurs conditions pour choisir un futur employeur. Pour eux, la quête de sens, un salaire compétitif et un cadre de travail respectueux de leurs valeurs peuvent faire toute la différence. Détails.

Le Baromètre Talents 2025*, réalisé par Opinionway pour SKEMA Business School et EY met en lumière une jeunesse prête à affirmer plus que jamais ses ambitions sans compromis. À travers cette étude, 842 jeunes issus majoritairement de SKEMA Business School partagent leurs attentes en matière de valeurs, d'évolution de carrière et d'engagement sociétal des entreprises. Les enjeux de diversité, d'équité et d'inclusion, ainsi que les critères déterminants comme l'évolution professionnelle, un salaire attractif et un management respectueux influencent leurs choix d'employeur.
Fidélité : un défi pour les recruteurs
Si 87 % des jeunes préfèrent encore les grandes entreprises, leur fidélité n'est plus acquise. Une trajectoire floue, une stagnation salariale ou une culture d'entreprise rigide suffisent à provoquer leur départ. Fini le temps de l'adaptation unilatérale : la génération Z attend que le système s'ajuste à elle.
Autre constat notable, la confiance des jeunes dans leur avenir professionnel s'érode. En 2022, 80 % d'entre eux se déclaraient optimistes quant à leur insertion sur le marché du travail, ils ne sont plus que 74 % aujourd'hui. Cette baisse est encore plus marquée chez les étudiants français, dont seuls 67 % expriment cette confiance, contre 84 % parmi les étudiants étrangers, soulignant un sentiment d'inquiétude plus prononcé dans l'Hexagone face aux perspectives d'emploi.
Égalité et engagement écolo, non négociables
Près de 91 % des étudiants prônent l'égalité femmes-hommes et 88 % réclament un engagement écologique fort de la part de leur employeur. Cependant, seulement 18 % quitteraient une entreprise qui ne partage pas leurs valeurs. Ce décalage illustre un rapport ambivalent aux enjeux sociétaux : si l'éthique est un prérequis, elle ne constitue pas un moteur de décision.
Valeurs : respect, excellence et engagement
Le respect arrive en tête des valeurs plébiscitées (30 %), suivi de l'excellence et de l'engagement. Les jeunes veulent avant tout évoluer rapidement (75 % considèrent ce critère comme prioritaire), mais sans sacrifier leur bien-être : 55 % jugent qu'un bon management est essentiel à leur engagement.
Côté salaire, 48 % ne resteraient pas dans une entreprise sans revalorisation régulière. L'ambiance de travail est un facteur d'attraction majeur, notamment pour les femmes (62 % la considèrent comme un critère décisif, contre 55 % des hommes).
Pour Victor Charpignon, étudiant du programme Grande École de SKEMA, il est primordial qu' « un travail ait du sens, où je peux évoluer, avoir un impact et être justement rémunéré. Le mythe d'une génération qui ne cherche que l'impact est dépassé : on souhaite s'investir dans les combats sociétaux, mais pas à n'importe quel prix ! Ce qui compte, c'est un équilibre entre impact, perspectives de carrière et reconnaissance financière. Si une entreprise ne m'offre pas ça, la quête du sens n'a plus de sens », détaille l'enquête.
Lire aussi : Quand la Génération Z boude les postes de managers
Lucie Fréon, étudiante du Programme MSc Business Consulting & Decision Intelligence, partage également ses ambitions : « Travailler dans une entreprise qui place l'humain au centre de ses priorités est essentiel pour garantir des performances durables. Se reconnaître dans les valeurs de son employeur donne du sens au travail et renforce l'engagement. »
Amine Ezzerouali, professeur de Management des Organisations et Directeur du MSc Ressources Humaines Internationales et Gestion de la Performance à SKEMA, souligne que « compte tenu des stéréotypes, voire des préjugés sur les jeunes, il est tentant de faire un raccourci en associant ambition et individualisme. Pourtant, les résultats 2025 du baromètre viennent rappeler tout le contraire : les jeunes talents ont de fortes attentes en termes d'interaction sociale et d'action collective dès le début de carrière et le premier emploi. »
IA : entre gains de productivité et risques éthiques
L'IA générative suscite un engouement croissant : 85 % des étudiants s'y intéressent, et 44 % se disent « très intéressés ». Cependant, l'enthousiasme est teinté de prudence : 92 % reconnaissent ses gains de productivité, mais 84 % s'inquiètent de la réglementation et 83 % des risques éthiques qu'elle soulève.
Managers : comment fidéliser les jeunes talents ?
La jeune génération est ambitieuse, en quête de sens du sens et d'un environnement de travail stimulant. Aux entreprises de s'adapter à cette réalité, sous peine de voir ces talents s'envoler vers des horizons plus engageants. Managers, voici quatre conseils mis en lumière par le baromètre :
1- Donner des perspectives concrètes d'avancement dès la première année,
2- Miser sur un management bienveillant,
3- Valoriser une culture d'entreprise inclusive, le respect et l'ambiance respectueuse des valeurs d'inclusion sont des piliers fondamentaux pour les jeunes talents de 2025,
4-Investir dans la formation à l'IA, les managers devront répondre aux attentes des jeunes en intégrant ces outils dans leur montée en compétences.
*Pour la troisième année consécutive, l'étude a été menée du 6 janvier au 7 février 2025 par Opinionway pour SKEMA Business School et EY, auprès de 842 étudiants, issus de l'enseignement supérieur, principalement business schools et écoles d'ingénieurs.
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