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Digitalisation des processus Invoice-to-Cash : quels défis pour les Daf ?

Face à l'évolution rapide des exigences financières des entreprises, la digitalisation de la fonction finance est devenue une priorité stratégique. Les Daf voient leur rôle profondément transformé, notamment dans les processus Invoice-to-Cash (I2C). Explications.

Publié par Christina Diego le - mis à jour à
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L'intégration de solutions digitales innovantes permet d'optimiser la gestion des flux financiers, de la trésorerie et du Besoin en Fonds de Roulement (BFR). L'étude d'OpinionWay pour Esker* sur les enjeux de la transformation digitale de la fonction finance et des processus I2C met en exergue « la nécessité d'un changement profond de la culture d'entreprise ». En effet, pour déployer une digitalisation des processus technologiques, « il est nécessaire de redéfinir les processus internes et de revaloriser les compétences. Certains défis persistent, notamment la gestion encore manuelle des litiges et du risque crédit, freinant les gains d'efficacité », précise l'étude. Quels sont les leviers pour accélérer cette transformation tout en optimisant les processus financiers ? A quels défis les Daf sont-ils confrontés ?

Un enjeu stratégique pour la performance des entreprises

Dans un environnement économique où la rapidité et l'efficacité des opérations financières sont devenues essentielles, les entreprises qui n'ont pas encore amorcé leur transformation digitale prennent du retard sur leurs concurrents. Ce retard impacte directement leur compétitivité, notamment en matière de gestion de trésorerie, d'optimisation des délais de paiement et de réduction du Besoin en Fonds de Roulement (BFR).

Dans un contexte économique où rapidité et efficacité sont des impératifs, les entreprises qui tardent à digitaliser leurs processus financiers risquent de perdre en compétitivité. La gestion de trésorerie, l'optimisation des délais de paiement et la réduction du Besoin en Fonds de Roulement (BFR) sont directement impactées par cette transformation.

Aujourd'hui, la digitalisation des flux financiers n'est plus seulement un atout concurrentiel, mais une nécessité. Diffusion des factures, lettrage des encaissements, recouvrement des créances... autant de processus qui évoluent vers des modèles automatisés, améliorant la performance et réduisant les risques opérationnels. Cependant, toutes les entreprises ne progressent pas au même rythme, comme le révèle une étude récente sur l'état d'avancement de cette transformation.

Des avancées inégales selon les processus financiers

L'étude démontre que les grandes entreprises (plus de 250 salariés) sont les plus avancées, notamment sur la gestion du risque crédit client pour 92 % d'entre elles qui ont initié leur digitalisation, contre 79 % pour l'ensemble des entreprises.

D'autres processus clés sont également en transformation, mais à des niveaux d'achèvement variés :

- Pour la gestion des litiges et déductions : 69 % des entreprises ont engagé leur digitalisation, mais seulement 34 % l'ont finalisée.

- Pour la gestion du crédit client : 68 % des entreprises ont amorcé cette transition, avec un taux d'achèvement de 41 %.

- Pour la diffusion des factures : 82 % des entreprises ont entamé leur digitalisation, mais seulement 54 % l'ont menée à terme.

- Pour le recouvrement des créances : 76 % des entreprises ont lancé leur automatisation, mais moins de la moitié (48 %) l'ont complètement finalisée.

- Pour le lettrage des encaissements clients : 84 % des entreprises ont initié leur digitalisation et 58 % l'ont totalement achevée, faisant de ce processus le plus mature en matière d'automatisation.

Un recours encore limité aux solutions métiers avancées

Malgré ces avancées, de nombreux responsables financiers continuent d'utiliser des outils traditionnels pour leurs reportings et suivis de trésorerie. En effet, 71 % utilisent encore Excel pour leurs reportings financiers, et 66 % recourent à un logiciel comptable, mais sans tirer pleinement parti des solutions métiers spécialisées dans l'automatisation des processus « Invoice-to-Cash » (I2C).

Cette situation révèle un paradoxe : bien que la digitalisation soit en cours, les entreprises peinent encore à exploiter pleinement son potentiel pour optimiser l'ensemble de leur chaîne financière.

Les priorités d'amélioration des processus financiers

Le processus de lettrage des encaissements clients est, selon l'étude, le plus avancé en matière de digitalisation, des optimisations restent nécessaires. Près de 50 % des responsables financiers ont répondu vouloir améliorer l'automatisation du rapprochement des paiements et factures ouvertes, quand un tiers cherchent à optimiser la gestion des paiements multiples (plusieurs clients ou factures). Et 26 % souhaitent accélérer le lettrage des comptes clients dans l'ERP.

Diffusion des factures : se conformer aux nouvelles réglementations

L'entrée en vigueur de la facturation électronique obligatoire en septembre 2026 oblige les entreprises à adapter leurs processus. L'étude met en avant des axes de transformation prioritaires pour les Daf :

- Se conformer aux réglementations (58 %).

- Dématérialiser les factures via des portails clients (34 %).

- Faciliter l'accès aux documents en ligne pour améliorer l'expérience client (31 %).

Recouvrement des créances : automatiser et personnaliser les actions

Pour renforcer l'efficacité du recouvrement, les entreprises doivent personnaliser les relances selon le profil client (39 %) pour maximiser les chances de paiement et automatiser les relances (38 %) afin de réduire les délais de paiement. L'étude pointe également un point d'amélioration à mener en interne pour la gestion des litiges et déductions. A ce sujet, 58 % des responsables financiers répondants estiment que le manque de collaboration entre services ralentit la résolution des litiges, et 32 % souhaitent renforcer le reporting et le suivi de la performance pour une meilleure anticipation des risques.

Les principaux freins à la digitalisation des processus financiers

Bien que la transformation digitale soit bien engagée, certaines barrières ralentissent encore son déploiement comme un manque d'adhésion des équipes. En effet 41 % des responsables financiers citent « le besoin de formation comme principal frein ». Près de 27 % évoquent « un manque d'intérêt des collaborateurs, soulignant la nécessité d'un accompagnement au changement ». Côté technique, 38 % des entreprises pointent la complexité d'intégration des nouvelles solutions dans leur SI existant, et 18 % mentionnent un manque de soutien de la direction, freinant la mise en place de nouveaux outils.

Difficulté à mesurer le retour sur investissement (ROI)

25 % des entreprises consultées « peinent à quantifier les bénéfices de la digitalisation, ce qui limite les décisions d'investissement dans des solutions plus avancées », souligne l'étude.

Si la transition numérique des processus financiers est bien amorcée, elle demeure encore incomplète. L'enjeu pour les directeurs financiers n'est plus seulement d'implémenter des solutions digitales, mais de les exploiter pleinement pour améliorer l'efficacité, la conformité et la rentabilité de leur entreprise.

L'échéance de septembre 2026, avec l'obligation de facturation électronique, va accélérer cette transition et pousser les entreprises à revoir leurs stratégies de digitalisation. Celles qui sauront anticiper et optimiser cette transformation bénéficieront d'un avantage concurrentiel durable, en renforçant leur trésorerie et en améliorant leur pilotage financier

* Cette étude a été réalisée auprès d'un échantillon de 300 Directeurs Administratifs et Financiers, Responsables Financiers, Trésoreries et Crédit Managers, représentatif des entreprises privées de 50 salariés et plus.

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