JO et fonds de roulement des PME : va y avoir du sport !
La perspective des Jeux Olympiques de Paris 2024 suscite, à juste titre, un grand enthousiasme chez les entrepreneurs. Cependant, derrière cette effervescence se cachent des défis complexes, notamment en ce qui concerne la gestion du fonds de roulement des PME. Il va y avoir du sport aussi pour les entreprises !
Certes, l'arrivée attendue d'un flux massif de touristes et la hausse potentielle des revenus pour les entreprises locales sont prometteuses. L'office du tourisme de Paris table sur 15,1 millions de visiteurs cumulés aux JO et aux Jeux Paralympiques et les estimations suggèrent une injection potentielle de 5,3 à 10,7 milliards d'euros dans l'économie locale. Néanmoins, il est important de reconnaître les risques et les défis auxquels seront confrontées les entreprises qui doivent bien s'échauffer avant le coup d'envoi des premières épreuves. Si c'est une compétition pour les athlètes, c'est aussi le cas pour les PME.
Une augmentation temporaire et rapide de la demande
L'un des principaux défis réside dans la nécessité de gérer une augmentation temporaire et rapide de la demande. Cela peut exercer une pression considérable sur la trésorerie des entreprises, les obligeant à trouver des solutions rapides pour répondre aux besoins saisonniers sans compromettre leur stabilité financière à long terme.
Par exemple, l'approvisionnement en stocks et la disponibilité des fournisseurs peuvent devenir des problèmes majeurs pendant cette période. De plus, la concurrence accrue pour l'acquisition d'une nouvelle clientèle, mais non pérenne, et les contraintes vraisemblables en matière de financement exigent une planification minutieuse et une gestion prudente des ressources.
Exemple concret : en 2017, la France a connu une crise du beurre qui a fait très mal aux boulangeries. La faible production a entraîné une flambée des prix du beurre, et les boulangeries se sont rapidement retrouvées à court de cet ingrédient essentiel. Il s'agissait de problèmes de production, mais une augmentation massive de la demande pourrait bien avoir le même effet. Et pas seulement pour les boulangeries !
Des métiers sous tension
L'événement devrait mobiliser 181 000 emplois, mais des difficultés de recrutement persistent à l'approche du coup d'envoi des Jeux Olympiques et 11 500 offres d'emploi étaient encore à pourvoir fin avril dans des secteurs déjà habituellement sous tension (sécurité privée, transport, logistique, hôtellerie-restauration...). Des rapports font déjà état d'une pénurie de personnel de sécurité. Ils se concentrent sur les sites des Jeux eux-mêmes, mais le phénomène s'étend aux supermarchés, aux clubs, aux centres commerciaux, aux événements, à tous les lieux nécessitant une sécurité privée.
De plus, les Jeux Olympiques sont un événement international et multiculturel. Il est donc pertinent de recruter des travailleurs bilingues ou multilingues, capables d'interagir avec une clientèle internationale. Il se peut également que les entreprises doivent dispenser une formation plus poussée à leurs collaborateurs. Ce qui nécessite du financement supplémentaire. Des initiatives officielles ont été mises en place pour améliorer les compétences des travailleurs locaux, et plus de 150 000 emplois ont été créés pendant la période précédant les Jeux. Mais attirer et employer ces talents pour une période aussi courte est une contrainte supplémentaire à laquelle les PME se préparent.
De la nécessité d'une gestion efficace du fonds de roulement
La réussite des PME pendant les Jeux Olympiques de Paris dépendra en grande partie de leur capacité à anticiper et à surmonter ces défis en adoptant des approches flexibles pour répondre aux demandes changeantes du marché. Dans ce contexte, la gestion efficace du fonds de roulement devient essentielle pour assurer la stabilité financière et opérationnelle des PME pendant les Jeux Olympiques. Les solutions de financement à court terme peuvent être particulièrement utiles pour répondre aux besoins immédiats en liquidités sans compromettre la santé financière à long terme de l'entreprise.
Par exemple, Bellota-Bellota, connue pour son jambon ibérique, a eu recours à un financement à court terme pour financer son restaurant pop-up dans le prochain village olympique. Grâce à un accès rapide au financement à court terme, nous avons pu profiter de nouvelles opportunités de croissance, y compris les Jeux Olympiques, tout en conservant une trésorerie saine, commente Mickaël Piffard Besnard, PDG de Bellota-Bellota et du groupe Byzance.
Des start-up françaises ont ainsi mis en place des solutions de financement rapides et flexibles pour aider les PME à faire face à leurs besoins temporaires de trésorerie. Ces solutions permettent d'obtenir une ligne de crédit pré-approuvée sur les dettes ou créances impayées, dans laquelle les entreprises peuvent puiser en cas de besoin. Le risque de suremprunter est ainsi limité et l'emprunt se limite aux besoins générés par des conditions exceptionnelles telles que les Jeux Olympiques. Certaines solutions réussissent l'exploit de fournir en 27 secondes une réponse d'éligibilité pouvant aller jusqu'à 50 000 euros. C'est plus rapide que les records du monde du 400 m sprint et du 100 m nage libre !
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