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Vers un management des salariés par les... salariés. Mais que fait le manager ?

La révolution numérique et les nouvelles méthodes de management transforment nos entreprises en profondeur. Conséquences : les salariés prennent leur destin en main et le management devient plus horizontal. Mais cela ne se fait pas sans poser de nombreuses questions.

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Vers un management des salariés par les... salariés. Mais que fait le manager ?
© ©Robert Kneschke - stock.adobe.com

Le fait que les salariés acquierent de plus en plus d'autonomie peut-il jouer positivement sur leur productivité ? Oui, à condition d'accompagner ce mouvement plutôt que le subir !

Nous sommes entrés dans une nouvelle ère du management. L'idée est de laisser de l'autonomie aux salariés, de les responsabiliser, de leur permettre de s'exprimer. En accordant de la confiance, on attend plus de créativité et d'engagement. Ce management plus horizontal est certes à la mode mais est-il une véritable solution miracle ?

On peut d'abord répondre à cette question par la négative. Pour de nombreuses entreprises marquées par des années voire des décennies de management top/down, la transition est complexe. Elle s'avère pourtant nécessaire dans un contexte de profonds changements sur le marché du travail.

Il s'agit aujourd'hui d'accompagner le mouvement vers un management horizontal et de pousser la logique de l'autonomie jusqu'au bout. Jusqu'où ? Jusqu'à la responsabilisation, "l'empowerment" de tous ! Il faut se doter d'une stratégie pour que les équipes expriment vraiment leur potentiel et CHOISISSENT les conditions qui les feront mieux travailler. C'est le rôle du manager aujourd'hui de faire en sorte que les collaborateurs aient toutes les cartes en main pour réussir. Et la question est : comment tirer le meilleur de mes équipes ?

Et si on faisait du management par projet

Le management par projets est de plus en plus répandu, et cela colle parfaitement avec la logique de la responsabilisation : tout le monde est concerné et a une valeur à apporter. Désormais, les salariés ne travaillent plus dans leur coin et ne sont pas limités à une seule tâche. Cela peut créer de la confusion voire des points de friction si les cadres ne sont pas correctement fixés... Comment ? En suivant cette approche : un objectif clair et atteignable est fixé et doit être réalisé avant une date limite, peu importe le nombre d'heures qui y sont consacrées. Le salarié est laissé libre dans la gestion de son effort, mais il doit apporter un résultat !

Une logique qui se révèle efficace mais qui n'a pas fini de transformer nos modes de travail. Car en poussant le raisonnement jusqu'à ses dernières conséquences, certaines entreprises ont décidé de prendre en compte le fait que chaque employé n'est pas productif au même moment. Certains sont énergiques et motivés dès le matin tandis que d'autres trouvent les meilleures conditions de travail dans le calme du soir. Elles ont donc décidé d'autoriser leurs collaborateurs à travailler selon des horaires qui leur conviennent.

Un choix qui peut se révéler gagnant mais qui a également ses limites. Pour que la logique de l'autonomie puisse s'appliquer réellement et porter ses fruits en matière de productivité, il est aussi nécessaire qu'une synchronisation minimale puisse se faire pour collaborer efficacement.

Choisir collectivement les outils les mieux adaptés aux nouveaux modes de travail

Pour être vraiment gagnante, l'autonomie des salariés doit également s'accompagner d'une réelle capacité de choix quant à leurs méthodes et outils de travail. Dans un contexte transformé par la digitalisation, l'augmentation de la productivité dépend de plus en plus de l'adoption d'outils techniques performants et adaptés aux besoins des équipes qui les utilisent.

Les outils de collaboration comme Slack ou Teams notamment ont radicalement changé la façon dont les membres d'une équipe échangent et gèrent leurs tâches communes. Puisque ces outils sont devenus si importants pour le bien-être et la productivité de tous, ils doivent faire l'objet d'une réflexion continue de la part du manager.

Pourtant, pour s'assurer que ces outils remplissent bien leur fonction et facilitent le travail de chacun, il est également judicieux d'impliquer tous les utilisateurs finaux dans le choix des nouvelles solutions et l'évaluation de leur impact. En tant qu'utilisateurs, les salariés connaissent leurs besoins et adoptent plus facilement un outil s'ils jouent un rôle dans son choix.

Veiller au bien-être de tous

De nombreuses études l'ont montré, les employés heureux sont plus productifs que les autres. Si les entreprises n'ont aucune obligation légale d'assurer le bonheur de leurs collaborateurs, elles impactent cependant fortement leur bien-être. Dans ce cadre, quel management est le mieux adapté ?

Alors que les stratégies de micro-management ont tendance à perdre de leur impact voire à disparaître, la prise en compte du bien-être des collaborateurs se révèle être un nouveau levier de performance en plus d'une préoccupation éthique. Prêter attention à leur cadre de travail, entretenir une ambiance de travail positive, célébrer les événements du quotidien (anniversaires, etc.) et être à l'écoute des besoins de chacun grâce à des enquêtes de satisfaction régulières sont donc des choix stratégiques. L'apparition du rôle de "Chief Happiness Officer" au sein des directions des ressources humaines est emblématique de cette tendance.

Laisser de plus en plus d'autonomie aux salariés s'est imposé comme modèle de management. Pour ne pas subir cette tendance mais en bénéficier réellement, il faut pousser le concept jusqu'au bout et donner aux salariés une authentique liberté de choix. Aménagement des horaires de travail, sélection des outils, attention aux conditions de travail et au bien-être... Tous ces éléments participent désormais d'une appropriation par les collaborateurs de la question de leur productivité. En matière d'autonomie, il n'y a pas de demi-mesure !

Pour en savoir plus :

Charles Chantala est "Director of Enterprise and Agency Sales Indeed France", en charge du développement des relations avec les agences de communication/RH et les entreprises "grands comptes" en France. Passionné par le développement des entreprises et la gestion de projets dans des environnements complexes, il a notamment créé deux start-up avant l'âge de 26 ans : veodrive.com et une autre pour le compte de rocket-internet.com

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