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Comment Pixid simplifie la gestion financière et opérationnelle de l'intérim ?

Quels sont les enjeux du secteur de l'intérim pour les directions financières ? Entre optimisation des coûts liés aux recrutements ratés et implémentation des outils IA, la gestion financière se réinvente, nous explique en détail dans cet entretien Etienne Colella, président de Pixid Group.

Publié par Christina DIEGO le - mis à jour à
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Comment Pixid simplifie la gestion financière et opérationnelle de l'intérim ?

Pouvez-vous tout d'abord nous présenter le solution Pixid ?

Etienne Colella : Pixid est une entreprise fondée fin 2004, qui a célébré ses 20 ans l'année dernière. D'origine française, elle est aujourd'hui devenue un groupe international présent en Europe et aux États-Unis, avec plus de 300 collaborateurs et un chiffre d'affaires avoisinant les 55 millions d'euros.

Sa mission initiale, toujours d'actualité, est de résoudre un problème récurrent mais complexe : centraliser et sécuriser la gestion de l'intérim. Le principal défi vient du fait que, contrairement aux achats classiques, la commande ne correspond jamais exactement à la facture en intérim. Celle-ci dépend du nombre d'heures réellement travaillées, des règles de paie spécifiques aux sites, et d'autres variables, rendant les systèmes de contrôle classiques inopérants.

Pixid propose donc une plateforme qui couvre l'ensemble du processus, depuis la demande de candidats jusqu'au contrôle de la facturation. Elle intègre la dimension RH (demande, sélection, entretien et signature du contrat de mise à disposition), tout en restant totalement agnostique vis-à-vis des agences d'intérim, grandes ou petites. Ensuite, la solution prend en charge la partie aval : collecte des temps travaillés, génération et vérification automatique des factures, souvent complexes et sujettes à erreurs.

Comment la plateforme aide-t-elle à optimiser la gestion des coûts liés à l'intérim ?

E. C. : Après un an d'utilisation de Pixid, la plupart des Daf et contrôleurs de gestion témoignent d'un changement radical dans leur quotidien, notamment en matière de contrôle des factures. La plateforme réduit significativement les erreurs de facturation et permet un traitement clair : les factures conformes sont payées à temps, les non-conformes sont rejetées puis corrigées. Cela améliore considérablement la gestion des paiements.

Un autre avantage crucial réside dans la possibilité de faire des provisions comptables dès la fin du mois, grâce à un module qui permet d'estimer les coûts avant réception des factures, souvent tardives. Cette fonctionnalité est très prisée par les Daf souhaitant clôturer rapidement leurs comptes mensuels ou trimestriels, avec des données fiables.

La plateforme facilite également la conformité des achats en intérim : elle garantit que seuls les fournisseurs référencés sont sollicités. Elle permet aussi de suivre l'atteinte des parts de marché négociées avec certains prestataires (par exemple, pour bénéficier de remises), en aidant les entreprises à réorienter les commandes si besoin.

Quels Kpi's clés suivent les Daf pour mesurer la conformité des règlementations en vigueur ?

E. C. : L'un des indicateurs clés mis en avant est le nombre d'intérimaires en poste, simple à suivre et très parlant. Grâce à la centralisation des données sur la plateforme, chaque site peut gérer de manière autonome son recours à l'intérim tout en remontant l'information à un niveau global. Cette centralisation ne se limite pas à la France : certains clients utilisent la solution à l'échelle européenne, voire aux États-Unis, ce qui permet une vision internationale consolidée.

Au-delà de ce Kpi, d'autres indicateurs peuvent être suivis : conformité des factures, conformité des contrats, taux de réponse des agences d'intérim, ou encore qualité des profils proposés. Par exemple, une agence qui répond peu ou qui soumet peu de profils qualifiés peut être remise en question. Ce type d'analyse, pourtant très utile pour piloter la performance fournisseurs, reste encore trop peu exploité par les entreprises françaises.

Comment Pixid répond-elle aux besoins de pilotage de la performance financière des Daf ?

E. C. : La plateforme permet un pilotage très précis à travers plusieurs axes. Le premier concerne la conformité aux accords-cadres : il s'agit de vérifier que les tarifs négociés sont bien appliqués et de comprendre les écarts éventuels. Des optimisations fines peuvent aussi être réalisées sur les dates de début et de fin des contrats, en tenant compte, par exemple, des jours fériés. Certaines entreprises vont jusqu'à ajuster ces dates au jour près, ce qui, cumulé sur des centaines de jours, peut générer des économies significatives.

La solution permet également de suivre la répartition des parts de marché entre agences d'intérim, pour s'assurer que les fournisseurs référencés atteignent bien les volumes négociés, condition souvent liée à des remises. En matière de contrôle, elle facilite l'identification de frais injustifiés ou inhabituels ajoutés sur les factures, et permet d'en analyser la légitimité.

Ce niveau de pilotage exige toutefois un processus rigoureux et partagé par tous les sites utilisateurs. La qualité des données saisies conditionne la fiabilité des reportings générés, indispensables aux directions financières et aux contrôleurs de gestion pour suivre les dépenses, détecter les anomalies et arbitrer efficacement au niveau local ou central.

Comment la réforme de la facturation électronique vous impacte-t-elle ?

E. C. : Nous avions initialement développé notre propre module d'émission et de gestion de factures électroniques à destination de nos clients. Toutefois, dans le contexte actuel marqué par la généralisation de la facturation électronique via des plateformes DPD, il ne nous paraît plus pertinent de poursuivre cette offre.

La transmission des données s'effectuera via des interfaces API. Nous enverrons ainsi les informations de gestion aux plateformes certifiées, qui prendront en charge l'ensemble du flux de facturation électronique, de manière unifiée, quels que soient les métiers concernés.

Comment l'IA peut-elle amoindrir les coûts associés aux erreurs de recrutement récurrents dans l'intérim ?

E. C. : Je suis convaincu qu'aujourd'hui, in fine, ce sont encore les recruteurs ou recruteuses en agence, dotés d'une véritable intelligence humaine et d'une fine compréhension des environnements professionnels, qui demeurent les mieux à même de discerner si un candidat s'épanouira ou non dans un contexte donné. Cette capacité d'appréciation reste subtile, nuancée, et à ce jour difficilement réplicable par l'intelligence artificielle.

Cela étant dit, l'IA présente un apport précieux sur d'autres volets du processus de recrutement. À titre d'exemple, les solutions que nous proposons permettent, dès qu'un besoin est formulé, d'afficher automatiquement à l'écran les cinq profils les plus pertinents issus de la base de données, en fonction des critères du poste. Cela évite aux recruteurs de devoir lancer des recherches par mots-clés ou de parcourir manuellement l'ensemble des candidatures. Ils peuvent ainsi rapidement identifier un profil familier, initier un échange, et affiner l'évaluation en vérifiant quelques éléments clés.

Cette automatisation, qui permet d'exploiter instantanément des volumes de données qu'un être humain ne saurait traiter seul, représente une avancée considérable. À mes yeux, il s'agit là d'un levier positif pour l'emploi. Il est d'ailleurs intéressant de constater que l'IA, souvent perçue comme une menace pour l'emploi, pourrait aussi ouvrir de nouvelles perspectives et libérer du potentiel pour chacun d'entre nous.

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