Les PME et ETI ayant intégré la RSE sont plus compétitives
Pour deux tiers des ETI, la transformation environnementale à venir est perçue comme une opportunité de croissance, même si les entreprises vont devoir investir davantage et seront plus exposées aux risques. Une bonne gestion de ces sujets RSE permettra également d'améliorer la notation de crédit de ces entreprises.
La RSE va devenir omniprésente dans le quotidien des entreprises dans les années à venir avec les futures normes qui vont être mises en place. Elle est tout de même déjà primordiale aujourd'hui. Inbonis Rating et le METI ont dévoilé les chiffres de la deuxième édition de leur Observatoire qui portait cette année sur la valorisation de l'avantage compétitif écologique des ETI et PME de croissance. Selon les résultats de cette étude, les ETI ont conscience de cet enjeu. 2 ETI sur 3 perçoivent ainsi cette transformation environnementale comme une opportunité de croissance (77% des entreprises interrogées pensent pouvoir tirer un avantage compétitif du verdissement de leur offre) et 70% d'entre elles ont déjà débuté l'adaptation de leur modèle d'affaire, que ce soit par un réinvestissement dans leur système de production et/ou par la redéfinition de leur offre. Pour avancer dans ce futur chantier, 50% des entreprises interrogées ont d'ores et déjà engagé une démarche de reporting extra-financier.
« Les résultats de cette deuxième publication confirment de manière scientifique ce que nous observons quotidiennement dans le cadre de nos missions de notation des PME et ETI : au-delà des aspects purement financiers, la transformation environnementale est au coeur de leurs préoccupations. Nous nous réjouissons de voir que les dirigeants perçoivent cette évolution comme une véritable opportunité de faire évoluer leurs modèles économiques, » commente Alberto Sanchez Navalpotro, co-fondateur et directeur général d'Inbonis Rating.
Des risques et des investissements plus importants
Si cette transformation peut être source d'opportunité, intégrer l'environnement peut également être un casse-tête pour les entreprises et les directions financières, notamment avec la prise en compte des risques environnementaux. Ces risques constituent une menace business pour plus de 30% d'ETI et PME de croissance. 3 710 d'entre elles ont une exposition très élevée à au moins un des risques environnementaux définis par l'EFRAG, à savoir le changement climatique, la contamination, la gestion de l'eau, la biodiversité et l'écosystème, et l'économie circulaire et la gestion des déchets.
Les secteurs de l'agriculture, de l'alimentation et des boissons, de l'industrie du papier et du bois, de la métallurgie et de la fabrication de produits métalliques sont les secteurs les plus à risques. « Plus globalement, les ETI considèrent la transformation environnementale comme un risque business majeur, un risque de perte de compétitivité. Ce risque, pour un tiers des entreprises, est à horizon deux ans, » déclare Alexandre Montay, Délégué général du METI.
Autre enseignement à tirer de cette étude, les entreprises ont déjà commencé à investir massivement pour se préparer à ce changement. Les ETI et PME de croissance investissent déjà 76 milliards € par an en Capex, soit 6,5 M€ par entreprise en moyenne. Mais cet investissement est encore insuffisant pour atteindre les objectifs environnementaux fixés par l'Union Européenne. Il faudrait ainsi investir 48 milliards d'euros supplémentaires par an pour atteindre ces objectifs environnementaux d'ici 2030, soit une augmentation de 63% du niveau actuel estimé de Capex. Les secteurs les plus exposés aux risques environnementaux affichent, naturellement, une intensité d'investissement plus élevée. « Dans ce contexte, il est impératif que les obligations de reporting fixées par les textes européens ne déclenchent pas un nouveau choc de complexité en direction du tissu économique européen, mais structurent et soutiennent une vraie logique de transformation. Ce qui suppose : cohérence, harmonisation, et proportionnalité à la taille des entreprises, » reprend Alexandre Montay.
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Un impact sur la notation de crédit
Enfin, cet observatoire montre l'importance du critère environnemental dans la notation de crédit. Les critères extra-financiers sont ainsi déterminants dans la notation, notamment le volet Environnemental de l'ESG. Ainsi, 53% des entreprises avec une bonne gestion des risques ESG ont atteint une notation de crédit de BB ou supérieure contre seulement 18% quand leur gestion des risques ESG est jugée insuffisante. Sur les 500 PME et ETI notées par Inbonis, seules les entreprises avec une bonne gestion des risques ESG arrivent à être notées BBB.
« Nos travaux montrent qu'il y a une corrélation entre une bonne notation de crédit d'une entreprise et des pratiques ESG de bon niveau. Nous devons donc tous oeuvrer pour valoriser cette adaptation pour que chaque entreprise puisse capitaliser sur la mise en place d'une véritable stratégie environnementale au service de leur développement et de l'accès aux financements long terme pour les accompagner, » conclut Emmanuelle Bonal, Directrice du développement d'Inbonis Rating.
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