Stratégie ESG des PME-ETI non cotées : un enjeu encore à consolider
La stratégie ESG des entreprises non cotées se concrétisent. Près de 49 % des PME-ETI non cotées ont mis en place une stratégie RSE, contre 65 % des entreprises cotées. Un chiffre qui dévoile une prise en compte encore faible de l'intérêt d'insufler plus d'exigences en matière de durabilité et de responsabilité.

La gouvernance des PME et ETI non cotées en France évolue face aux exigences croissantes de durabilité. C'est ce que révèle une étude menée par Arkéa Capital et Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels, en partenariat avec EthiFinance. Réalisée auprès de 1 578 entreprises, cette analyse met en lumière les avancées et les défis en matière de gouvernance responsable.
Des progrès notables
L'étude révèle que 49 % des PME-ETI non cotées ont mis en place une stratégie RSE, contre 65 % des entreprises cotées. De plus, 50 % de ces entreprises ont confié la gestion de leur stratégie RSE à un collaborateur dédié, dont 61 % siègent au comité exécutif. Cela démontre une volonté d'intégrer la durabilité à la stratégie d'entreprise, même si cette dynamique reste à renforcer.
Les politiques d'achats responsables illustrent également cet écart : seules 34 % des PME-ETI non cotées disposent d'une politique en la matière, contre 87 % des entreprises cotées françaises et 70 % des PME-ETI cotées européennes. La collecte de données environnementales et sociales auprès des fournisseurs est encore marginale, avec seulement 12 % des PME-ETI non cotées réalisant des audits ESG sur leurs fournisseurs.
Pour Xavier Leroy, directeur du Pôle Conseil et Solutions d'EthiFinance : « Le niveau de maturité des PME-ETI en matière de gouvernance est encore hétérogène. Cette étude illustre l'importance d'un soutien ciblé pour accompagner ces entreprises vers des pratiques plus durables. »
Une féminisation encore faible
Le cadre réglementaire français a favorisé une progression de la parité au sein des entreprises cotées, mais les PME-ETI non cotées restent à la traîne. L'étude indique que leurs conseils d'administration ne comptent en moyenne que 20 % de femmes, contre 38 % pour les PME-ETI cotées françaises et 30 % pour leurs homologues européennes.
Le contraste est encore plus marqué sur la féminisation des comités exécutifs et de direction : seules 14 % des PME-ETI non cotées affichent une part de femmes comprise entre 40 et 60 %, bien en deçà des chiffres observés chez les entreprises cotées.
Normes ISO et labels : un levier de structuration pour la RSE
L'adoption des normes ISO est privilégiée par les PME-ETI non cotées, 40 % d'entre elles ayant mis en place un système de management certifié (Qualité, Sécurité, Environnement). En revanche, les labels RSE restent peu répandus : seulement 5 % des entreprises déclarent en posséder un. Cette tendance pourrait évoluer sous l'impulsion de la CSRD, qui impose aux grandes entreprises des exigences accrues en matière de reporting de durabilité.
Cybersécurité et lutte contre la corruption : des axes à renforcer
Des défis en matière de cybersécurité sont également mis en avant dans l'étude. Si 58 % des PME-ETI non cotées ont formalisé une politique de sécurité des systèmes d'information, elles ne sont que 37 % à réaliser des tests d'intrusion. Une vulnérabilité préoccupante alors que les cyberattaques ciblent de plus en plus les entreprises de toutes tailles.
Autre point d'alerte : seulement 10 % des PME-ETI non cotées disposent de dispositifs anti-corruption, une lacune majeure à l'heure où la conformité réglementaire et la transparence deviennent des enjeux incontournables.
Pourquoi une gouvernance responsable est essentielle ?
- L'adoption d'une gouvernance durable permet aux PME-ETI de :
- Anticiper les risques ESG et renforcer leur résilience.
- Détecter de nouvelles opportunités d'innovation et de croissance.
- Se conformer aux réglementations en vigueur et limiter les risques de sanctions.
- Renforcer leur compétitivité et leur attractivité auprès des investisseurs.
- Répondre aux attentes croissantes des parties prenantes sur les critères extra-financiers.
Bertrand Blanpain, Directeur général délégué du Crédit Mutuel Arkéa, rappelle que « L'accompagnement des transitions ESG est au coeur de notre modèle. Cette étude nous permet d'identifier les axes d'amélioration des PME-ETI pour leur proposer des solutions adaptées. »
La transition vers une gouvernance plus responsable représente un levier de création de valeur incontournable. Si les PME-ETI non cotées françaises affichent des progrès notables, elles doivent encore accélérer leur structuration pour répondre aux exigences croissantes du marché et des parties prenantes.
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