Plan France Relance : les opportunités à saisir
Le plan France Relance prévoit un budget de 100 milliards d'euros échelonnés jusqu'en 2030 pour "préparer" la France à rebondir. Les mesures qui y sont détaillées sont avantageuses pour les entreprises, si celles-ci se positionnent avant 2022 pour pouvoir en profiter pleinement. On fait le point.
100 milliards d'euros répartis en 3 pôles pour "préparer la France d'ici 2030" : c'est l'objectif du plan France Relance. Entre aides, appel à projets et soutien des régions, 30 milliards seront consacrés à l'écologie, 36 milliards pour la cohésion et 34 pour la compétitivité. A l'occasion d'un webinaire organisé par Walter France, Pascal Ferron et Yoann Suzanne, respectivement vice-président et directeur de mission chez Walter France, ont détaillé les mesures de ce plan. Afin d'en tirer le meilleur parti, les entreprises ont tout intérêt à exploiter ces mesures le plus tôt possible en se positionnant avant 2022.
4 mesures phare pour l'écologie
Sur les 30 milliards d'euros consacrés à l'écologie de ce plan France Relance, la somme de 1,7 milliard a déjà été dépensée pour l'aide "MaPrimRenov". Elle incite les propriétaires, occupants comme bailleurs, et les copropriétés à rénover de manière écologique leurs logements pour améliorer leur confort, faire des économies d'énergie et participer à la lutte contre le réchauffement climatique.
Toujours en ce qui concerne la rénovation, 4 200 projets concernant la rénovation thermique des bâtiments ont été sélectionnés. Les appels d'offres vont en revanche s'échelonner jusqu'en 2023. De quoi offrir de belles opportunités aux entreprises du secteur.
Par ailleurs, 1,2 milliard d'euros est consacré à la décarbonation de l'industrie, avec l'objectif d'accompagner les entreprises industrielles dans l'investissement d'équipements moins émetteurs de CO2. En plus des 17 catégories d'investissement décrétées fin 2020, quatre nouvelles catégories ont été ajoutées avec des taux d'aides rehaussés pouvant atteindre 50% de leur investissement pour les PME.
Enfin, la prime à la conversion et le bonus écologique pour les véhicules propres ont très bien fonctionné jusqu'à maintenant. Des possibilités existent toujours pour les entreprises qui possèdent une flotte de véhicules et qui seront bientôt contraintes de ne faire rouler que des véhicules propres. Attention toutefois, depuis le 1er juillet, cela est moins intéressant, avec la réduction du bonus écologique et la prime à la conversion qui ne sera plus attribuée pour l'achat d'un véhicule diesel.
Faire la part belle aux jeunes et aux commerces de centre-ville
Dans la partie "Cohésion" de ce plan de relance, la priorité est donnée aux jeunes et aux commerces de centre-ville. Premièrement, outre les aides à l'embauche qui deviennent de plus en plus fréquentes et connues des entreprises (primes à l'embauche des jeunes, emplois francs ...), l'aide à l'apprentissage est aujourd'hui une valeur sûre pour une entreprise. Ces aident sont en moyenne de 8.000 euros, mais elles peuvent, pour cette dernière année, monter jusqu'à 17.000.
Incluse aussi dans ce volet "Cohésion" l'APLD, l'activité partielle de longue durée. Elle prend le relais de l'activité partielle de droit commun pour les entreprises concernées par une baisse d'activité durable mais modérée. Le recours à l'APLD peut porter sur une durée de 24 mois maximum, consécutifs ou non, sur une période de trois ans. Les entreprises envisageant de réduire au maximum leur temps de travail de 40 % en moyenne bénéficieront d'une allocation à hauteur de 60 % du salaire brut de référence, et indemniseront leurs salariés à hauteur de 70%.
Dernière mesure de ce volet, la banque des territoires qui acquiert des locaux vacants et les louent à des commerçants, en leur donnant un coup de pouce au démarrage. Alors que 80.000 commerces en centre-ville des villes moyennes ont été fortement affectés par le confinement, l'objectif de la banque des territoires est de créer 6000 nouveaux commerces d'ici fin 2022.
34 milliards d'euros pour rendre les entreprises plus compétitives
Pour améliorer la compétitivité de ses entreprises, le gouvernement mise sur la modernisation ou la relocalisation de l'outil industriel. Ainsi, 1450 entreprises ont été retenues et ont reçu 6,2 milliards d'euros d'aides.
D'autres mesures phare ont été mises en place pour contribuer au financement des entreprises, notamment la possibilité qui leur est offerte de souscrire des prêts participatifs ou de mettre en place des obligations relance. C'est en effet 170 fonds qui ont été labellisés à cet effet.
D'autre part, une aide de l'ordre de 5000 euros peut être sollicitée pour financer des VIE, volontaires internationaux à l'export, pour inciter ces entreprises à exporter. L'assurance prospection qui existait déjà dans ce domaine a, par la même occasion, été fortement augmentée.
Enfin, 500 euros de subvention sont mises à disposition des PME pour leur développement numérique. Un coup de pouce dont les commerçants et artisans auraient tort de se priver.
4 conseils pour profiter pleinement de ce plan de relance
Pour ne pas passer à côté de ce plan relance, les entreprises doivent s'organiser correctement. Elles doivent dans un premier temps définir leur stratégie et leurs objectifs de croissance et de développement, en veillant à bien structurer leur projet. Elles ont également tout intérêt à être en veille permanente, à identifier les dispositifs d'aide qui les concernent et qui correspondent à leur stratégie.
Les entreprises qui sollicitent ces aides se doivent aussi d'être réactives. Même sur des petites aides, les dossiers à présenter sont souvent conséquents. Tout ce qui peut être anticipé (présentation type, modèles ...) doit l'être, car les taux de réponse sont parfois très courts. Enfin, il ne faut pas hésiter à se faire aider. La forme de ces dossiers est toute aussi importante que le fond. Il faut faire en sorte que le projet et le savoir-faire de l'entreprise correspondent au dispositif sollicité et cocher les bonnes cases. L'aide de professionnels habitués à ce type d'exercice peuvent faire gagner du temps aux entreprises et multiplier leurs chances de succès.
D'autres aides existent
Au-delà du plan de relance, les entreprises ont d'autres pistes pour profiter de la relance. BPI France met en place des groupes d'accélérateurs de 20 à 30 entreprises, sur une période de 12 à 24 mois. Il s'agit de programmes d'accompagnement sur mesure qui ont pour vocation de favoriser l'émergence de champions nationaux et internationaux. Ils peuvent regrouper des entreprises autour d'une expertise métier, ou regrouper celles d'une région.
Les PIA - projets d'investissements d'avenir - qui existaient déjà avant, ont été abondés de 11 milliards à l'occasion du plan de relance, et il n'est pas rare que les régions surenchérissent. Sur certains domaines stratégiques tels que l'hydrogène, la cybersécurité ou le transport industriel, ces PIA sont une formidable opportunité. Depuis le début de l'année, 500 appels à projets ont été lancés.
Enfin, il ne faut pas sous-estimer l'intérêt des fondations, qui disposent de fonds qu'elles peuvent octroyer sur des projets d'économie sociale tels que le handicap ou le vieillir ensemble. Toutes les agences de l'ADEME, l'agence de la transition écologique, interagissent quant à elles sur les projets liés à l'environnement et proposent une réelle visibilité autour de ce type de projets.
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