PGE: quelles pistes pour restructurer sa dette?
Le 30 juin 2022 a mis fin au PGE et désormais, l'heure est au remboursement de la dette. Abandon de créances, privilège de new money ou conversion en capital, ... quels sont les différents leviers de restructuration de la dette pour les entreprises en difficulté?
Le glas a sonné le 30 juin dernier pour les PGE. Aujourd'hui, le temps est au remboursement et à la réflexion sur l'absorption de la dette Covid tout en imaginant comment chercher de nouvelles sources de financement pour les entreprises en grande difficulté.
« Il n'y a pas de problème macroéconomique avec le remboursement des PGE. Déjà 20% du montant total des PGE a été remboursé et seules 4 à 5% des entreprises ayant bénéficié de ce prêt garanti par l'Etat ont reçu une cotation défavorable de la Banque de France », estime Olivier Remy, chef de la mission restructuration au sein de la direction générale des entreprises à l'occasion d'une table-ronde lors de la 10e édition des rencontres restructuring organisée par Option Finance le 21 juin 2022.
Plusieurs pistes sont envisagées pour le remboursement de ces PGE. Certaines options ont par ailleurs été négociées avec Bruxelles pour un abandon ou un étalement du remboursement. Désormais, les entreprises vont devoir négocier avec leurs banques pour le remboursement de la créance. « Il ne faut pas s'alarmer car beaucoup d'entreprises ont déjà mis en place des amortissements plutôt linéaires, mensuels où trimestriels », explique de son côté Joanna Gumpelson, associée chez De Pardieu Brocas Maffei.
Renforcer les fonds propres
Pour rembourser les PGE, plusieurs pistes s'imposent : l'abandon de créance, le rééchelonnement de dette, la conversion de dette en capital (comme pour le groupe Pierre & Vacances) ou le privilège de new money. Sans compter que depuis le début de l'année, les sociétés cotées peuvent désormais transférer des PGE dans une fiducie sans perdre la garantie de l'Etat. « On peut donc réfléchir à de la restructuration de la dette avec conversion de dette en capital et monétisation du capital sur le marché comme pour autres types de dettes », explique Sébastien Tetard, pdg chez Europe Offering.
Mais, les taux d'intérêt commencent à augmenter et le coût de la dette va augmenter pour certaines sociétés « il va falloir renforcer les fonds propres des débiteurs », insiste Sébastien Tetard. Les prêts accordés par les banques ne seront désormais plus aussi importants que pendant la crise.
Une restructuration de dette classique
Les premiers dossiers de restructuration d'entreprises arrivent sur les bureaux des cabinets d'avocats. « On y retrouve les mêmes 3 types de dossiers de restructuration de dette que pour une dette classique. A savoir, un rééchelonnement dans le temps avec contrôle judiciaire avec la garantie de Bruxelles, des PGE partiellement abandonnés avec retour à meilleure fortune ou comme dans le cas du groupe Pierre & Vacances, un PGE intégralement reconverti en capital (soit 240 millions d'euros issus d'un PGE contracté en juin 2020) », souligne Joanna Gumpelson, associée chez De Pardieu Brocas Maffei.
Enfin, parmi les éléments à prendre en compte pour les entreprises en difficulté, Joanna Gumpelson souligne l'avancée de la réforme du droit des procédures collectives avec la disposition qui promeut le financement des périodes d'observation des entreprises en sauvegarde ou en redressement judiciaire. «Nous sommes très en retard par rapport aux Etats-Unis où avant même la procédure collective, l'entreprise a déjà prénégoicé ses nouvelles sources de financement».
*"Remboursement des PGE, cash management et financement des entreprises en difficulté : anticiper et prévenir les défaillances".
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