Les ETI, pierre angulaire de l'économie
500 dirigeants d'ETI ont été reçus à l'Elysée le 21 janvier 2020. Objectif : mieux appréhender les perspectives et les attentes des ETI françaises, clé de voute du dynamisme économique des territoires. Une occasion en or pour nos ETI tricolores de pointer leurs difficultés au quotidien.
Etablir les attentes des ETI françaises afin d'encourager leur développement, tel était l'objectif de cette rencontre inédite entre 500 dirigeants d'ETI et l'exécutif qui se basait sur les résultats d'une étude du cabinet de conseil en stratégie Mawenzi Partners et du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI)*.
A elles seules, les ETI reçues par le gouvernement mardi dernier contribuent de façon plus que significative à la croissance hexagonale. Elles totalisent en effet 170 Mds € de chiffre d'affaires et représentent 920 000 salariés, dont plus de la moitié en France. Ces ETI représentent la catégorie d'entreprises qui crée le plus d'emplois sur le territoire, avec 50 000 emplois créés entre 2016 et 2018. Par ailleurs, elles investissent chaque année 10 Mds€ afin de pérenniser cette dynamique de croissance et poursuivre leur développement. De quoi retenir l'attention de l'Elysée donc.
Les freins au développement
Sans surprise, l'étude met en lumière l'ancrage territorial des ETI, avec 80% des sites localisés hors Île-de-France. Elle révèle également que 85% des sondées voient cette implantation locale comme un atout majeur. Boris Imbert, associé fondateur de Mawenzi Partners estime : "L'engagement est au coeur de l'activité de ces entreprises, qui disposent à 85% d'une stratégie RSE et mènent des actions de mécénat pour 80%." Aussi, la structure des ETI leur permet de se montrer très réactives, d'innover et de s'approprier de nouvelles tendances plus rapidement.
Néanmoins, le revers de la médaille de cet ancrage territorial est le peu d'attractivité qu'il suscite auprès des talents les plus recherchés. "L'enclavement territorial joue souvent en défaveur de l'attraction de talents, qui est aujourd'hui un enjeu majeur pour les ETI", révèle Boris Imbert. Le coût des formations est lui aussi mentionné comme un facteur de ralentissement à la croissance.
Par ailleurs, d'autres freins au développement s'ajoutent à ce premier écueil. Les dirigeants d'ETI ont notamment pointé du doigt le coût du travail, qui trop élevé, empêche de rester compétitif et attractif dans un marché mondial. Les taxes de production, elles aussi évoquées, ont augmenté de 17% entre 2016 et 2018. Enfin, les ETI se voient ralenties par la complexité administrative.
Quelles actions du gouvernement
En réponse, le gouvernement a lancé le 21 janvier la Stratégie Nation ETI et annoncé un Tour de France du METI au cours duquel Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Économie et des Finances, ira à la rencontre des ETI en régions.
Le coût des formations étant un sujet de préoccupation central pou les ETI. Muriel Pénicaud, ministre du travail, a pour sa part annoncé un amortissement possible des dépenses de formation.
Enfin, on peut espérer que le Pacte Productif qui sera présenté au printemps prochain, intègrera un certain nombre de mesures concrètes capables de lever un maximum de freins pour, à la fois, sécuriser le modèle et la position des ETI existantes et permettre aux PME-PMI de devenir des ETI.
Boris Imbert de Mawenzi Partners en est convaincu "le développement de ces petites et moyennes entreprises repose sur 3 tremplins forts : la structuration de l'organisation, la diversification de l'activité et le déploiement géographique."
* Méthodologie : Les données ont été recueillies auprès de 350 dirigeants et classées en trois axes : Travailler en France - Produire en France - S'engager en France
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