5 conseils pour mieux évaluer vos progrès environnementaux, sociaux et de gouvernance
L'Union Européenne a dévoilé un plan réglementaire ambitieux et complexe qui s'inscrit dans sa volonté de diriger les flux financiers vers des activités durables. Nommée Taxonomie européenne, cette série de mesures précise notamment la façon dont les entreprises rendront compte de leurs progrès en matière de responsabilité environnementale, sociale et de gouvernance (ESG). Elle les obligera à opérer un reporting précis et normalisé.
Et si ces nouvelles contraintes réglementaires étaient l'occasion pour les organisations d'évaluer leurs progrès pour aller toujours plus loin dans leurs plans de croissance durable ?
Voici 5 conseils pour réussir ce projet d'évaluation ambitieux.
1. Corrélez la responsabilité environnementale et sociale à la performance de votre entreprise
La clé de la réussite de votre reporting ESG réside dans votre capacité à corréler responsabilité environnementale et sociale à la performance de votre entreprise. Au-delà des obligations réglementaires, cela vous permettra de faire un point sur la contribution de vos progrès ESG à votre performance globale. Vous mettrez par exemple en lumière l'impact de la réduction de la production de déchets par votre entreprise sur son résultat net, ou l'impact du passage à des sources d'énergie renouvelable sur vos coûts. En intégrant cette dimension à la budgétisation, la planification, la clôture, au reporting ou encore à la divulgation, vous saurez mieux identifier vos priorités et vous rendre compte des bénéfices de chaque initiative que vous prendrez, pour affiner vos plans de croissance durable.
2. Définissez un cap stratégique
Gardez à l'esprit qu'il vous faudra engager un projet global, qui prendra du temps et nécessitera une vision stratégique. Ce projet mobilisera l'ensemble des équipes, de la finance aux opérations en passant par la conformité. Commencez donc à favoriser le dialogue entre les différentes équipes, présentez-leur votre vision de façon claire et transparente.
Faire le lien entre les différentes personnes responsables d'indicateurs distincts est indispensable, tout comme la communication avec les collaborateurs qui les publieront d'un point de vue normatif.
La mise en oeuvre du projet pourra être progressive, en partant des exigences réglementaires comme point de départ, pour être ensuite déclinée dans l'ensemble de la chaîne de valeur.
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3. Adoptez un cadre de conformité standardisé
L'hétérogénéité des normes et cadres constitue un défi majeur pour les entreprises, car 85% d'entre elles utilisent plusieurs cadres de référence.
Pour gagner en lisibilité tant en interne qu'auprès des investisseurs, il est nécessaire d'harmoniser vos cadres de reporting ESG conformément aux principales exigences et à la taxonomie européenne, telles que le GRI ou le SASB. Vous pourrez ainsi envoyer des signaux positifs aux marchés et à vos collaborateurs, sur la responsabilité sociale et environnementale de votre organisation.
L'année dernière, la nouvelle taxonomie européenne a créé un langage commun pour catégoriser les activités des organisations en fonction de leur impact environnemental et social. Chaque activité sera ainsi évaluée à l'aune de six objectifs majeurs : l'atténuation du changement climatique, l'adaptation au changement climatique, l'utilisation durable et la protection des ressources aquatiques et marines, la transition vers une économie circulaire, la prévention et la réduction de la pollution, et la protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes. Dans ce contexte, les entreprises auront pour obligation de préciser quelle part de leur chiffre d'affaires provient d'activités économiques pouvant être considérées comme « durables ». Mettre de l'ordre dans vos données pour gagner en lisibilité sur vos activités durables s'avère donc impératif, et vous fera gagner beaucoup de temps pour répondre aux exigences réglementaires européennes.
4. Captez la donnée opérationnelle
Sans donnée opérationnelle, pas de reporting fiable et précis. L'un de vos défis majeurs sera de collecter et d'analyser un grand volume de données, de différentes natures, pour réussir à mettre en exergue les indicateurs environnementaux et sociaux obligatoires requis. Il s'agit par exemple de récupérer des informations sur la consommation d'eau en usine lors du processus de production. Il semble pourtant complexe, à première vue, d'identifier et de regrouper les données ESG, souvent cloisonnées, réparties en silos, ou enregistrées manuellement dans des feuilles de calcul.
Pour mieux organiser ces données, il sera conseillé de vous aider de la technologie via une solution complète en mesure de mettre en perspective des données opérationnelles avec des cadres réglementaires. Une plateforme unique est indispensable pour fluidifier les échanges entre responsables de départements différents et éviter que chacun n'établisse son propre format de collecte de donnée inconciliable avec d'autres.
5. Utilisez le potentiel de l'IA et de l'analyse prédictive
Il n'est pas toujours simple de mesurer l'impact de la réputation sur la performance. Les technologies seront vos meilleures alliées, et plus particulièrement l'intelligence artificielle, le machine learning et l'analyse prédictive, pour établir des corrélations pertinentes, suggérer des ajustements et vous aider à prendre les meilleures décisions. Grâce aux historiques d'objectifs business, les informations sur les initiatives ESG et les données de réputation, un système intelligent pourra évaluer la concordance entre les performances et les actions pour mesurer l'efficacité de la stratégie mise en place. Ceci permettra à l'entreprise de peaufiner ses objectifs et d'identifier de nouvelles options pour les atteindre. La solution que vous choisirez devra cocher toutes les cases de conformité, et les mettra en perspective avec la partie opérationnelle.
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Le reporting ESG ne permet pas uniquement aux entreprises de se mettre en conformité avec les réglementations nationales et internationales. Il est une occasion unique de faire le point sur la durabilité globale de votre organisation, et d'engager un projet d'évaluation de grande ampleur qui impliquera toutes les fonctions de l'entreprise, en se basant sur des données concrètes. La technologie sera un atout précieux pour vous aider dans ce projet.
Pour en savoir plus
Vincent Salmon a rejoint CCH Tagetik en 2012 et compte à son actif 15 années d'expérience sur le marché du performance management au sein d'entreprises telles qu'Oracle et Hyperion.
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