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La CSRD ou le mirage d'un simple reporting

Non, la mise en oeuvre de la CSRD ne relève pas d'un exercice de simple reporting. Elle pose le cadre d'une véritable opportunité de préparer, dès 2024, ce qui sera demain le « business-as-usual » des entreprises du marché européen. Ainsi, les acteurs les mieux préparés auront un accès privilégié à un marché dans lequel la durabilité sera partie intégrante du nouveau modèle d'affaires de l'entreprise.

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La CSRD ou le mirage d'un simple reporting

Après la taxonomie verte, la SFDR et la NFRD, la CSRD s'ajoute à la liste déjà conséquente des acronymes et des textes issus des travaux de la Commission européenne pour déployer le Pacte Vert de 2019. Pour autant, deux éléments différencient radicalement ce nouveau texte des précédents. Il s'agit de son champ d'application et de son approche pour permettre à l'entreprise de structurer et mesurer sa durabilité.

D'ici janvier 2028, au moins 50 000 entreprises de l'Union européenne auront dû comprendre et intégrer cette nouvelle approche dans leur construction stratégique et en rendre compte. Le langage de la CSRD sera alors parlé couramment, et ceux qui ne le maîtriseront pas encore risqueront fort d'être disqualifiés par leurs clients, salariés et partenaires.

Apprivoiser la CSRD nécessitera l'intégration de 3 règles structurantes et surtout un facteur essentiel. La stratégie de croissance et de développement, celle relative aux marges et à la valorisation, et enfin celle relative à la RSE. Autour d'un pivot fondamental : le Vivant.

Alors oui, la CSRD n'est pas un exercice de reddition d'informations. L'entreprise rendra compte du changement de son modèle d'affaires : rentable car durable, et inversement. Piloter ce changement impliquera d'intégrer des phases de renoncement, d'apprivoisement des transitions à vivre afin de trouver un nouvel équilibre face auquel on pourra alors se dire que l'Ouvrage généré a atteint une maturité satisfaisant l'objectif unique : avoir organisé un environnement soutenable et inclusif où entreprises et êtres humains auront revu leurs besoins, leurs modes de consommer, de gérer leurs déchets et leur vie.

Ce changement d'une ampleur inégalée à ce jour implique de mobiliser chaque métier de l'entreprise ayant une relation directe avec les parties intéressées. Dans ce contexte, la direction financière de l'entreprise joue un rôle central pour trois raisons :

  • C'est elle qui interagit directement avec les investisseurs, les créanciers, les banquiers et les assureurs. Eux-mêmes particulièrement impactés par la CSRD. C'est elle qui devra intégrer l'évolution des attentes des grands donneurs d'ordre de l'entreprise, autres parties intéressées concernées par la construction de nouveaux modèles d'affaire.
  • L'analyse de double matérialité est au coeur de l'analyse et de la gestion des risques. Les nouveaux risques en termes de durabilité devront intégrer les approches de gestion du risque, c'est impératif.
  • Enfin, dans son rôle de pilote et de décrypteur de la performance financière de l'entreprise, elle sera de facto responsable de l'évaluation et des impacts de la matérialité financière des sujets de durabilité sur cette performance. Pour ce faire, elle devra travailler en collaboration étroite avec les autres directions et parties prenantes, pour développer une culture de la soutenabilité et de la rentabilité à même de gérer tant les transitions et évolutions des modèles d'affaires que de favoriser la conjugaison entre compétences humaines et résultats tangibles fournis par l'IA.

Ainsi la CSRD appelle l'entreprise à démontrer qu'elle intègre dans un modèle d'affaires rentable la prophétie de Hans Jonas : « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre ».

La direction financière, en lien avec la direction générale et les parties prenantes, internes et externes, est nécessairement la colonne vertébrale de cette entreprise en profonde mutation, devant assurer tant sa rentabilité que sa participation à la construction d'un modèle sociétal durable permettant un futur habitable pour le Vivant. Un enjeu critique pour tous les experts la constituant reposant autant sur la connaissance que sur l'engagement à bâtir un futur qui fasse sens.

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