La direction achats, moteur de performance au côté de la DAF
L'amélioration des ratios financiers ne peut résulter que d'un effort collectif. Pour mobiliser les salariés de l'ETI Serge Ferrari, la direction des achats mise sur la mesure de sa valeur ajoutée, la communication et l'incentive. Retour d'expérience.
Passer de 1 % de gain Ebitda à 2,6 % en 2018, tel est l'un des objectifs de la jeune direction des achats de l'ETI Serge Ferrari, fabricant de matériaux composites innovants. Permettre de réduire durablement le BFR est également une priorité. " À une époque pas si lointaine, notre taux BFR/CA était de 40 %, indique Philippe Brun, directeur général délégué finances de l'ETI. Pour ramener ce taux à 35 %, la contribution du service achats est déterminante. "
Montée en puissance de la fonction achats
L'introduction en Bourse, qui date de 2014, avec son lot de nouvelles exigences, a été un accélérateur de progrès pour l'ETI qui en a profité pour mettre à plat sa stratégie achats et positionner la fonction au plus haut niveau de l'entreprise.
L'équipe achats, managée par Mathilde Joubert, a vu le jour en 2016. Elle s'est progressivement étoffée et compte aujourd'hui 5 personnes. Elle poursuit plusieurs objectifs en lien avec la rentabilité de l'entreprise, la sécurisation des achats, notamment de matières premières dont les prix sont très volatiles, et la co-innovation avec les fournisseurs. L'enjeu pour le jeune service est de s'approprier et de couvrir 80 % des dépenses globales, contre 50 % auparavant.
Double sourcing des produits et fournisseurs, évaluations RSE et financières, visite de fournisseurs, gestion des contrats et des réclamations... Les chantiers sont nombreux ! Pour faciliter le pilotage, l'animation et le reporting des projets, la directrice achats a investi dans un outil informatique, un CRM dédié à la fonction achats : Per Angusta.
Démontrer et valoriser la valeur ajoutée de la direction des achats
" Outre le suivi et le reporting des actions, il facilite la transversalité du service au sein de l'entreprise, apprécie Mathilde Joubert. Il permet de communiquer et de promouvoir, facilement et concrètement, la valeur ajoutée des achats auprès des clients internes et, à terme, de la direction. "
En effet, grâce à ce logiciel en mode SaaS, l'équipe mesure l'atteinte des objectifs et peut partager des informations fiables et chiffrées avec les principaux concernés. De quoi renforcer la confiance et la légitimité de la fonction achats. Deux conditions importantes pour motiver les différentes parties prenantes et habituer les clients internes à collaborer avec les acheteurs, a fortiori quand la fonction est récente et que les réflexes ne sont pas encore acquis. " Plus l'acheteur est intégré en amont du process, dès la définition des besoins et du sourcing, plus les gains sont importants ", assure Philippe Brun. Un constat intuitif pour nombre de financiers et d'acheteurs mais confirmé par les statistiques livrées par leur logiciel de pilotage.
Afin de responsabiliser tous les salariés dans la maîtrise des dépenses, la direction achats va les incentiver, en récompensant les actions ayant permis d'économiser plus de 1 000 € par an.
Enfin, dernier bénéfice complémentaire, et non des moindres, les acheteurs gagnent en fierté, en reconnaissance et en sérénité !
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