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Trésorerie des PME : investissements et croissance au ralenti

L'incertitude politique, le manque de commandes, une croissance en berne et une complexité administrative sont les principales préoccupations des entreprises au premier trimestre 2025. Explications.

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Trésorerie des PME : investissements et croissance au ralenti

Le dernier baromètre « Trésorerie, Investissement et Croissance des PME/TPE », publié ce jeudi 27 février par Bpifrance Le Lab et Rexecode, met en lumière une situation contrastée pour les entreprises de PME en ce début d'année 2025. Réalisé entre le 3 et le 14 février 2025, ce sondage a recueilli plus de 1 300 réponses et offre une vision précise des défis et attentes en ce début d'année

Une trésorerie sous tension mais stabilisée

L'érosion de la trésorerie des entreprises semble marquer un coup d'arrêt ce trimestre, bien que les dirigeants n'entrevoient pas encore de redressement durable. 34 % des PME/TPE jugent leur situation de trésorerie difficile, soit une augmentation de 1 point par rapport au trimestre précédent. Les conditions d'accès au crédit de trésorerie, qui s'étaient durcies en fin d'année 2024, semblent se stabiliser.

Une croissance freinée

L'insuffisance de la demande reste le principal frein à la croissance pour 60 % des dirigeants de PME/TPE, une proportion stable et historiquement élevée (hors période Covid). Toutefois, les difficultés de recrutement deviennent moins contraignantes, avec 37 % des dirigeants les percevant comme un frein, soit une baisse de 7 points sur le trimestre. Parallèlement, les tensions sur les approvisionnements s'atténuent, avec 40 % des dirigeants déclarant encore en rencontrer (-8 points).

L'incertitude politique inquiète de plus en plus les dirigeants, 61 % d'entre eux estimant que celle-ci a un impact fort sur leur activité (+5 points depuis octobre 2024, +10 points depuis août). Ce climat incertain pousse 27 % des entreprises à annuler leurs projets d'embauche (+8 points) et 26 % à suspendre leurs investissements (+5 points), des chiffres qui rappellent ceux d'avril 2020, en pleine crise sanitaire.

Des investissements en berne

Les PME/TPE réduisent leurs prévisions d'investissement face à la conjoncture actuelle. Certes, la proportion de dirigeants prévoyant d'investir remonte à 47 % pour 2025 (contre 43 % en octobre dernier), mais ce taux reste inférieur de 4 points à celui de 2024.

Les montants investis sont en baisse : 16 % des entreprises prévoient de les augmenter, tandis que 41 % anticipent de les réduire. Les priorités d'investissement se recentrent sur le renouvellement d'équipements, tandis que les investissements destinés à la modernisation et à l'extension des capacités de production diminuent. En revanche, les investissements à visée environnementale progressent, cités par 39 % des PME/TPE.

La complexité administrative, un fardeau pour les PME/TPE

La bureaucratie reste une préoccupation majeure pour les dirigeants. 82 % d'entre eux jugent au moins une démarche administrative comme compliquée. Les points de friction majeurs concernent l'application des réglementations environnementales, l'obtention d'aides publiques ou de crédits d'impôt et les procédures de licenciement (60 % des dirigeants les trouvent complexes).

La lourdeur administrative représente un coût à la fois en temps et en argent : 74 % des dirigeants considèrent que cela mobilise une part significative de leur temps, et près de la moitié d'entre eux ont recours à des prestataires pour les accompagner. Les principaux leviers d'amélioration identifiés sont la simplification des formulaires (44 %), la réduction des délais de traitement (44 %) et une plus grande stabilité réglementaire (39 %).

Enjeux climat : entre contrainte et adaptation

Les nouvelles obligations environnementales, notamment la CSRD et la CS3D, sont perçues comme une source de complexité par 58 % des dirigeants (32 % les jugent même très complexes). Seuls 7 % des dirigeants considèrent leur mise en place comme simple. Pour faciliter leur adoption, 60 % des entreprises demandent une simplification des démarches et 38 % réclament un délai supplémentaire.

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