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Trésorerie dégradée, incertitudes politico-économiques: quels impacts sur les PME/TPE ?

Trésorerie, investissements, incertitudes politiques... dans un contexte économique morose et au ralenti, les dirigeants des PME et TPE semblent jouer la carte de la prudence en termes de projets d'investissement et d'embauche. Explications.

Publié par Christina DIEGO le - mis à jour à
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Trésorerie dégradée, incertitudes politico-économiques: quels impacts sur les PME/TPE ?

Une trésorerie en berne

« La situation de trésorerie s'est vivement dégradée depuis la précédente enquête réalisée en août 2024 et elle se tendrait à nouveau au cours des prochains mois », détaille le dernier baromètre de Bpifrance Le Lab et Rexecode « Trésorerie, Investissement et Croissance des PME / TPE » du 4e trimestre 2024*. Les dirigeants de PME/TPE pointent toujours des difficultés dans les conditions d'accès au crédit pour le financement de l'exploitation courante.

Les contraintes de la demande, premier frein

Les contraintes de demande sont identifiées par les dirigeants comme le premier frein à l'activité (60 %) à un niveau record pour ce dernier trimestre (+5 points), loin devant les problèmes de recrutement (44 %), à un niveau au plus bas (hors période covid).

Les investissements sont également en baisse, avec 43 % des dirigeants qui ont investi ou comptent investir cette année, soit moins 3 points sur le trimestre et 9 points sur un an. Parmi les motifs d'investissement, « l'extension de la capacité de production, de vente ou d'accueil et l'introduction de nouveaux produits ou services sont moins souvent citées ». En revanche l'objectif de mise aux normes est plus fréquent et le motif environnemental se stabilise (cité par 37 % des PME/TPE).

Un contexte économique et politique qui inquiète

56 % des dirigeants de PME/TPE déclarent que les incertitudes politico-économiques actuelles ont un impact conséquent sur l'activité de leur entreprise (+5 points versus l'enquête d'août).
Dans ce contexte, seuls 34 % des dirigeants prévoient de maintenir leurs projets d'investissement. 45 % comptent les reporter et 21 % les annuler. « Ces proportions sont de respectivement 46, 35 et 19 % en ce qui concerne les projets d'embauche », détaille l'étude.

La fiscalité des entreprises en demi-teinte

Sur le sujet de l'évolution globale des taux de prélèvements fiscaux et sociaux depuis dix ans, une minorité de dirigeants de PME/TPE ressentent une baisse (14 %), alors qu'un tiers déclarent une forte hausse et un quart une hausse modérée.

Autre point important pour les dirigeants : la baisse de l'impôt sur les sociétés et l'extension des allègements de cotisations sociales employeur jusqu'à 2,5 Smic « sont jugées comme les principales mesures fiscales les plus bénéfiques de ces dernières années ».

Les allègements des cotisations employeurs, dans le cadre du projet de loi du budget 2025 actuellement en débat à l'Assemblée, sont d'ailleurs plébiscités par les PME/TPE industrielles, qui sont aussi les plus nombreuses à mentionner comme bénéfiques « la baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) » et celles de la taxe foncière des entreprises sur les locaux industriels.

Sans surprise, l'impôt sur les sociétés (46 %) arrive en tête des prélèvements fiscaux pénalisants pour les PME/TPE, puis les cotisations employeurs entre 1,2 et 2 SMIC (41 %) et la fiscalité locale (30 %). Et ce sont celles de l'industrie qui seraient davantage pénalisées par une éventuelle hausse des cotisations entre 1,2 et 2 Smic (51 % d'entre elles).

Enfin, les PME d'au moins 10 salariés seraient plus affectées par une remise en cause du crédit impôt recherche ou du crédit impôt innovation (15 %) que les TPE (6 %).


* Les réponses apportées par les chefs d'entreprise au questionnaire transmis par Bpifrance et Rexecode ont été collectées entre le 15 et le 27 octobre 2024 ; environ 1050 réponses ont été recueillies.


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