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Finances des ETI : une dynamique de croissance à rude épreuve

D'après le dernier baromètre du Meti et de la Banque Palatine, six ETI sur dix ont ajusté leurs plans d'investissement et de recrutement. Les entreprises de taille intermédiaire affichent une santé financière sous tension malgré quelques résistances, comme une amélioration de leur trésorerie. Détails.

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Finances des ETI : une dynamique de croissance à rude épreuve

Alors que le budget 2025 a été adopté début février dans un climat d'incertitudes et des mesures impactant directement la fiscalité des grandes entreprises, les résultats du 15e Baromètre Palatine-METI sur le financement des ETI révèlent une nette détérioration de leur situation financière et économique en ce début d'année 2025. La dynamique de croissance et d'investissement des ETI se retrouve mise à rude épreuve.

Activité en berne et perspectives moroses

L'année 2024 s'est clôturée avec des résultats en recul pour 44% des ETI, affichant une baisse de chiffre d'affaires. Plus alarmant encore, 47% des entreprises ont vu leur rentabilité se dégrader en un an.

Autre tendance, la morosité gagne les troupes. Plus d'un dirigeant sur deux estime que son secteur d'activité est en moins bonne posture qu'il y a un an. En effet, seules 16 % des ETI signalent une augmentation de leur carnet de commandes par rapport à janvier 2024. Ce qui engendre une inquiétude croissante pour 54,6% des dirigeants interrogés qui ont du mal à se projeter quant aux perspectives de leur entreprise pour le premier trimestre 2025.

Des finances sous tension malgré des résistances

Si certaines entreprises constatent une amélioration de leur trésorerie, la situation reste fragile. Près de 30 % des ETI font état d'une amélioration (contre 15% en octobre 2024).

Le poste endettement paraît sous contrôle, seules 18 % des ETI ont connu une dégradation de leur endettement net total sur un an, contre 25 % en octobre 2024. En balance, une capacité de financement qui affiche une certaine solidité : plus de 85 % des ETI voient leurs demandes de financement acceptées.

Malgré tout, 13 % des entreprises redoutent de futures difficultés pour rembourser leurs financements (contre 10 % en octobre).

Cette relative résilience n'efface pas des inquiétudes, notamment quant à la baisse des taux d'intérêt : seules 25 % des ETI estiment qu'un assouplissement des taux pourrait libérer leurs projets d'investissement, contre 40% en octobre.

Des investissements en berne

Les tensions budgétaires et l'instabilité politique ont un impact direct sur les décisions d'investissement et de recrutement des ETI :

Les investissements sont en berne : avec 1 ETI sur 5 qui a suspendu ses investissements en France. 30 % ont réduit leur enveloppe d'investissement, et 11 % les ont délocalisés à l'étranger.

Les recrutements en pâtissent. 33 % des ETI ont réduit leurs recrutements et 25 % les ont suspendus ou se limitent aux remplacements. Seules 40 % des ETI n'ont pas modifié leurs prévisions d'embauche.

Plébiscité pendant ces dernières années, l'apprentissage accuse le coup. 50 % des ETI ont déjà réduit ou prévoient de réduire leur nombre d'apprentis, avec une baisse moyenne de 35 %.

Selon Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat et co-président du METI, cette situation préoccupante démontre l'impact des arbitrages budgétaires sur la compétitivité des entreprises françaises :

« Nous aurions souhaité commencer l'année avec de meilleures perspectives. La résilience des ETI est impressionnante, mais l'accumulation d'éléments adverses, à la fois en France et à l'international, fragilise leurs ambitions de croissance. L'instabilité politique et budgétaire impacte directement les décisions d'investissement et d'embauche. »

Les résultats du baromètre confirment que la conjoncture actuelle risque de freiner la dynamique de reconquête industrielle amorcée depuis plusieurs années. Sans ajustements significatifs, ces tensions pourraient peser lourdement sur la compétitivité, l'emploi et l'innovation des ETI françaises à moyen terme.

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