Remboursement des PGE : où en sont les entreprises ?
L'heure est au remboursement des dettes ! Fin septembre, 31 % des prêts garantis par l'Etat étaient encore en cours de remboursement. La majorité des entreprises ont opté pour un remboursement progressif de ce prêt, qui peut être échelonné jusqu'à fin 2026.
Quid du remboursement des PGE, cinq ans après leur mise en place ? Lancé en 2020 durant la crise sanitaire, le PGE a été souscrit par de nombreuses entreprises, pour un montant total de 145 Mrds €. Pour rappel, aucun remboursement n'était exigé la première année. Après cela, les entreprises pouvaient décider de le rembourser immédiatement, de commencer à le rembourser sur une période allant d'un à 5 ans ou de différer le début du remboursement d'une année supplémentaire. « A fin septembre 2024, 69 % des montants octroyés ont été remboursés », précise Frédéric Visnovsky, le Médiateur national du crédit.
Selon une étude récemment réalisée par la Banque de France, 10% des entreprises ayant souscrit à ce prêt ont choisi de le rembourser en intégralité´ un an après l'obtention. En revanche, 73% ont opté pour un remboursement sur la durée maximale. Alors que les petites entreprises ont choisi d'étaler leur remboursement dans le temps, la majorité des ETI et grandes entreprises ont réglé leur dette immédiatement, ou avec un étalage d'un an. Pour les entreprises ayant opté pour un remboursement progressif, 57 % ont choisi de le différer. Ce choix est davantage privilégié par les ETI (72 %) que par les microentreprises (62 %). « Cela traduit peut-être une volonté de lisser le remboursement dans le temps pour les plus petites entreprises mais aussi une méconnaissance de cette possibilité de différer le début du remboursement », analyse Frédéric Visnovsky.
Pas d'inquiétudes pour le moment
Pour le moment, le remboursement des PGE ne semble pas soulever d'inquiétudes particulières, malgré un contexte plus tendu en 2024. « Les remboursements se déroulent normalement, mais un certain nombre d'entreprises font probablement le choix de régler leur dette au détriment du développement de leur activité », indique le Médiateur du crédit. Bien que les défaillances d'entreprise ont progressé en 2024, les estimations de pertes liées au PGE restent maitrisables. « L'été dernier, nous étions sur un taux de perte de 4,4 % sur les encours, ce qui représente un taux normal de défaillance d'un prêt octroyé à une PME en France », informe Frédéric Visnovsky. Selon les estimations de la Banque de France, cela représenterait une perte nette pour l'État de 3,5 Mrds €, sur un total de 145 Mrds € de PGE distribués. « Cela reste un ordre de grandeur limité par rapport à l'effet positif des PGE sur les entreprises », estime Frédéric Visnovsky.
Un matelas de sécurité durant la crise énergétique
Les entreprises ayant décidé de rembourser progressivement leur PGE ont probablement bénéficié d'une meilleure souplesse financière durant la crise énergétique de 2021-2023. D'après les données de la Banque de France, ces entreprises affichent une plus forte dynamique de chiffre d'affaires en 2021-2023 comparé à celles ayant décidé de le rembourser dès 2021. Par ailleurs, des PGE résilience avaient été mis en place entre avril 2022 et décembre 2023, mais selon des critères plus stricts et à des taux plus élevés que les PGE Covid. Ainsi, 3 334 entreprises en ont bénéficié, pour un encours de 2 Mrds €. Parmi elles, 62 % avaient déjà souscrit à un PGE Covid.
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