Être DAF en 2013
« Les DAF devront être encore plus près de l'opérationnel en 2013 », tel est le principal conseil de David Brault, président d'Objectif Cash, à destination de la profession. Diversifier et anticiper sont les maîtres mots de cette nouvelle année.
DAF Mag : Quels vont être les changements concrets en 2013 dans la vie des Daf?
David Brault : 2013 s’inscrit dans la continuité de 2012 avec une complexité croissante dans la recherche des financements et la course au cash. Les DAF devront s’atteler à trouver de nouvelles pistes de financement, autres que leurs partenaires bancaires traditionnels dont les sources se tarissent. Ils devront examiner avec soin la palette des solutions alternatives qui va de l’affacturage aux emprunts obligataires et opérer des arbitrages en fonction de la nature de leurs besoins et du coût du financement.
Pour cela, ils devront gagner en visibilité sur le niveau d’activité pour ajuster au mieux les ressources aux besoins. Ce ne sera pas un exercice facile dans le contexte actuel qui offre très peu de prédictibilité.
DAF Mag : Comment devront-ils s’adapter à ces contraintes?
David Brault : Tous les cycles relatifs à l’amélioration du BFR vont s’intensifier en 2013, le DAF devra plus que jamais optimiser son cycle d’achat et de vente, s’assurer de l’efficience de sa supply chain et passer en revue la qualité de la facturation et du recouvrement. Des sujets qui ne sont, certes, pas nouveaux dans le quotidien du DAF mais qui se dotent d’un caractère d’urgence dans le contexte actuel.
Le changement le plus concret, à mon sens, dans la vie du DAF sera surtout de ne plus rester cloisonné dans son bureau, sortir de ses tableurs Excel et être à pied d’œuvre auprès des opérationnels pour anticiper les moindres vibrations de l’activité dans un sens ou dans l’autre.
DAF Mag : Au-delà de la gestion d’un quotidien compliqué, 2013 sera-t-elle l’année aussi de quelques projets stratégiques ?
David Brault : Soyons réalistes, l’année prochaine ne réserve pas de grands changements structurants dans la vie des entreprises qui ont plutôt tendance à se replier sur elles-mêmes et à ne prendre aucun risque d’investissement dans un avenir incertain. Cela dit, certains DAF auront tout de même des agendas marqués par des rendez-vous stratégiques, pour le meilleur et pour le pire… Les entreprises qui ont la chance de tirer leur épingle du jeu et qui se développent à l’international auront certainement quelques opérations M&A dans les tuyaux, mais plus dans les pays émergents que dans nos frontières. Dans le lot en revanche des mauvais nouvelles, les entreprises qui ont restructuré leur dette en 2008/2009 en mettant en place quelques rustines et en misant sur l’amélioration de la conjoncture devront revoir leurs copies avant d’être rattrapées par les échéances de 2014/2015.
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