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La gestion du cash, priorité des directeurs financiers

Face à la pression sur les marges, la gestion du cash et des financements reste un pilier pour les DAF. Les incertitudes économiques et politiques amènent les entreprises à plus d'anticipation, de prévisions et conduisent les directions financières à renforcer les liens avec les opérationnels.

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Les récentes turbulences économiques ont révélé l’importance d’une trésorerie agile et résiliente, capable de s’adapter rapidement aux changements. L'enquête « Trésorerie Grandes Entreprises et ETI » publiée en janvier 2025 par Rexecode/AFTE France met en lumière une détérioration notable de la situation de trésorerie d'exploitation des grandes entreprises et ETI françaises. Ce recul intervient après un pic inattendu en fin d'année 2024, révélant des défis persistants dans un contexte économique incertain. Un sujet qui reste la priorité des directeurs administratifs et financiers, et qui a été mis en avant lors du petit-déjeuner du Cercle des DAF de Cegid, en partenariat avec Dafmag, le 13 février dernier.

Le but de ce rendez-vous ? Animer et réunir plusieurs fois par an une communauté de directeurs financiers provenant de différents horizons afin de plancher conjointement et de travailler en intelligence collective sur un certain nombre de sujets.  Etaient présents, Sylvia Lefort, DAF du groupe In Extenso, Sophie Tenot, DAF de Cegid, Jérôme Bracq, DAF au sein de Wojo, Patrick Sebillotte, DAF de SMAC, Pierre-Olivier Gisserot, directeur associé au sein du cabinet Valtus, Jean-Baptiste Delort, responsable financier Amorino, Bruno Viseur, DAF de The Messengers, Emmanuel Viot, DAF de Wiame ou encore Nicolas Zanelli, DAF de l’entreprise Messika.

Les entreprises devront faire preuve d'agilité en optimisant leurs stratégies de trésorerie et en explorant des solutions innovantes pour maintenir leur compétitivité dans un environnement économique incertain. La constante, en 2025, tout comme en 2024 d’ailleurs, va être le changement. « Le rythme des changements s’accélère mais si on prend un peu de recul, rien n’a jamais été simple. Dans ce contexte politique national et international peu lisible, qui impacte à la hausse notre perception des risques, il n’est plus possible d’établir un seul scénario, confesse Jérôme Bracq, directeur administratif et financier de Wojo, entreprise de co-working, filiale de Bouygues Immobilier et Accor. Nous devons éviter la reconduction automatique des budgets, savoir recaler fréquemment les prévisions, viser l’agilité et être capable de reconsidérer ce qui a été fait. C’est le seul moyen de retrouver des marges de manœuvre dans un environnement contraint. »

Renforcer le lien avec les opérationnels

Diffuser la culture cash, en optimisant la trésorerie, en accélérant les encaissements, peut aussi sauver la trésorerie des entreprises. « Bien gérer son cash, dans le contexte économique actuel, c’est bien tenir compte des différentes parties prenantes, des banquiers aux clients. La transparence de la communication et la fiabilité des informations transmises sont aussi un atout », conseille Pierre-Olivier Gisserot, directeur associé au sein du cabinet Valtus. Une grande majorité des leviers d’optimisation du cash sont à la main des opérationnels. Associer les opérationnels dans le pilotage du cash, embarquer avec de la pédagogie et sensibiliser les managers à l’importance du cash et du recouvrement reste donc pour les financiers, un meilleur moyen de maîtriser les indicateurs. « Dans un contexte de LBO, la gestion du cash est évidemment un sujet important. Nous sommes par ailleurs dans un contexte de croissance externe et d’investissements en interne pour soutenir notre plan stratégique. Un des enjeux repose sur le développement de la culture cash, comme par exemple renforcer nos processus achats, ou améliorer nos processus de collecte auprès des clients et renforcer la prédictibilité. Nous formons par exemple les commerciaux à ces problématiques, et les sensibilisons à l’importance du cash dans le cycle contractuel », rapporte Sophie Tenot, DAF au sein de Cegid. 

L’impact des technologies émergentes

Sous l’effet notamment des pressions sur le BFR, les chantiers autour de la centralisation et du pilotage du cash en temps réel se multiplient. Les avancées technologiques offrent de nouvelles possibilités pour optimiser le cash flow et mieux l’appréhender. L’Intelligence Artificielle (IA), avec ses capacités d’analyse prédictive, promet d’aider les entreprises à prévoir leurs flux de trésorerie et améliorer la façon dont elles gèrent le risque de crédit. « Nous cherchons presque tous la martingale pour avoir des prévisions fiables dans un océan d’incertitudes. Nous souhaitons à court terme automatiser la production des tableaux de bord afin de recentrer les équipes sur des missions à valeur ajoutée », confesse Jérôme Bracq. Contrôler sa trésorerie et concrétiser la performance globale de l’entreprise nécessite toutefois un prérequis de taille : celui de structurer et qualifier sa base de données.

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