Optimiser le cash, le grand défi des trésoriers en 2024
L'environnement économique toujours incertain, la pression inflationniste augmentant les coûts de production et les taux d'intérêt élevés réduisent la capacité des entreprises à trouver et à se voir accorder des financements pourtant devenus cruciaux... La mise en place de nouveaux financements ne suffira pas, quoi qu'il en soit, à répondre aux besoins de liquidités des entreprises, c'est pourquoi l'optimisation du cash et du besoin en fonds de roulement est, à ne pas s'y tromper, le grand défi des trésoriers pour 2024.
La centralisation du cash, assortie à la mise en place d'une gestion proactive du recouvrement des factures fournisseurs resteront les leviers les plus impactants. Pour gagner en efficacité, cette centralisation nécessitera une connaissance approfondie des flux de l'entreprise, avec une rationalisation des comptes bancaires en prérequis.
Le reporting, ainsi que les prévisions de trésorerie seront également des outils essentiels pour les trésoriers car ils permettront de donner de la visibilité aux directions financières. En effet, dans un climat économique instable, avoir à disposition des informations précises sur la trésorerie de l'entreprise est primordial à plus d'un titre : pour anticiper les besoins de financement à court et moyen terme, pour permettre une vision stratégique sur le long terme, mais aussi pour rassurer de futurs partenaires.
Le poids de la réglementation
Bien que les trésoriers soient sensibilisés au risque de fraudes, celles-ci sont de plus en plus nombreuses et sophistiquées. La réglementation européenne sur les virements classiques et instantanés devrait contribuer à une lutte plus efficace, en imposant un IBAN Name Check systématique avant chaque virement. Cette obligation imposera aux entreprises - et donc aux trésoriers - de faire évoluer leurs process autant que leurs outils pour se mettre en conformité.
Cette évolution impliquera une réflexion approfondie des entreprises sur leurs relations avec leurs contreparties, personnes morales et personnes physiques, et des trésoriers, sur le process de génération des paiements, avec l'adaptation des procédures et des outils par les éditeurs de TMS (Treasury Management System) a minima.
Si la Norme ISO20022 sur les formats de paiements est toujours à l'agenda des trésoriers, une autre échéance est à suivre de près : la mise en oeuvre de la facturation électronique. Son application en émission, pour les grandes entreprises et les ETI, a été décalée à 2026, mais pour autant toutes les entreprises devront être en capacité de recevoir ces factures dématérialisées. Chaque structure, quelle que soit sa taille, devra choisir d'émettre et de recevoir ses factures via le portail public de facturation, ou via des plateformes privées immatriculées par l'administration fiscale. Des sujets à anticiper dès cette année.
Allier agilité, prudence et modernisation des process : telles sont les priorités de cette nouvelle année pour les trésoriers. En optimisant le cash, en améliorant la visibilité et en anticipant les risques, ils seront mieux armés pour naviguer habilement dans un environnement financier complexe et en constante évolution.
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