Faciliter l'accès des ETI au billet de trésorerie et au placement privé
Comment aider les entreprises de taille intermédiaire (ETI) à se financer, alors que les banques se montrent de plus en plus réticentes à accorder des prêts à plus de cinq ans et à moins d'un an ? Créé il y a six mois, un groupe de travail de place où étaient réunis émetteurs, investisseurs et intermédiaires, sous l'égide de la Banque de France et de la chambre de commerce et d'industrie Paris Ile-de-France, vient de donner ses premiers éléments de réponse : il convient de mieux faire connaître et/ou de développer davantage deux marchés, celui du billet de trésorerie et celui du placement privé (émission d'obligations souscrite par un nombre limité d'investisseurs institutionnels), particulièrement adaptés aux besoins des ETI.
Démocratiser le marché du billet de trésorerie
Les billets de trésorerie ne doivent plus être l'apanage des groupes de premier plan : ces créances négociables d'une maturité de un jour à un an constituent un outil flexible (choix du montant et de la maturité) et peu coûteux par rapport à l'affacturage ou à la titrisation (de 150 à 200 points de base en moins). Le dossier à constituer, auprès de la Banque de France, est par ailleurs plutôt simple. La contrainte principale réside dans l'obligation d'être notée par une agence agréée (sauf si les actions de l'entreprise sont admises à la cote d'un marché réglementé), une démarche jugée coûteuse, compliquée et intrusive par de nombreux Daf de PME et ETI. Le groupe de place - qui publiera bientôt une plaquette d'information sur ce marché - espère convaincre les agences de notation d'adapter leur offre aux besoins des ETI, tout en plaidant en faveur d'un recours aux cotations établies gratuitement par la Banque de France.
Une charte des bonnes pratiques de l'euro PP
Le groupe de place s'est par ailleurs attaché à élaborer une charte des bonnes pratiques en matière de placement privé en euro (euro PP), texte de trente pages où il est notamment question de due diligence, de covenants et de clause de confidentialité. Ce document, qui devrait être validé dans un mois environ par les acteurs de la place (il sera disponible à ce moment-là), s'adresse essentiellement aux ETI qui ne connaissent pas ce financement et qui pourront y trouver la liste des informations généralement exigées par les investisseurs institutionnels (compagnies d'assurance, mutuelles...) qui animent ce marché naissant.
Les entreprises françaises ont levé 3,9 milliards d'euros en 2013 sous forme d'euro PP. Pour Robert Ophèle, le sous-gouverneur de la Banque de France, ce montant pourrait être porté à une dizaine de milliards d'euros d'ici à quelques années.
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