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Les entreprises en peine face aux arrêts longue durée

D'après le 11ème baromètre de l'absentéisme et de l'engagement réalisé par Ayming, 2018 a connu une large progression des arrêts longue durée : + 10 % en comparaison à 2017. Des chiffres qui dessinent un autre visage de l'absentéisme en France et auquel les entreprises ont parfois du mal à remédier.

Publié par Céline Tridon le | Mis à jour le
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Les entreprises en peine face aux arrêts longue durée
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Au-delà de 90 jours, une absence est dite de " longue durée ". Et en 2018, ce type d'arrêt a explosé : + 10 % en comparaison à l'année précédente. C'est en effet le chiffre qu'avance le cabinet de conseil Ayming à travers son 11e baromètre de l'absentéisme et de l'engagement*, publié le mardi 3 septembre 2019. En cause ? Le vieillissement de la population active, et des arrêts plus nombreux chez les moins de 40 ans. Ces derniers citent la maladie professionnelle, des conditions de travail difficiles et un certain épuisement professionnel comme motifs d'absence prolongée. " De nouveaux facteurs de risques sont apparus avec les changements profonds du monde du travail : exigences accrues, flexibilité, nouvelles technologies, qui ont entrainé une évolution des mentalités et de nouvelles attentes des salariés envers leurs conditions de travail et leur équilibre personnel, phénomène sensible notamment chez les 40 ans et moins ", confirme le président d'Ayming, Hervé Amar. Selon lui, " il est nécessaire que les entreprises réinventent en permanence leur approche de la gestion de l'absentéisme, en misant davantage sur le comportement et non plus seulement sur les conditions de travail. " Or, c'est bien là où le bât blesse, les entreprises semblent démunies face à un tel phénomène. Ayming parle d'une " forme d'acceptation ".

Préparer le retour

En effet, l'enquête indique les entreprises font face à des difficultés pour trouver des leviers d'actions efficaces, notamment en ce qui concerne le retour du salarié absent. Pour 44 % des salariés interrogés, aucune action n'est mise en place dans leur entreprise au retour du salarié concerné. Et seulement 18 % des salariés absents ont été reçus en entretien de retour par leur manager.

Négliger un tel retour se répercute sur la motivation du collaborateur : au-delà de 3 mois d'absence, les salariés ne sont plus que 31% à se sentir mobilisés pour leur entreprise, alors qu'ils sont 44% pour l'ensemble des répondants. De même, le nombre de salariés qui seraient prêts à recommander leur entreprise perd 10 points chez ceux qui ont été en absence de longue durée. " Les entreprises peuvent et doivent pourtant agir car plus un salarié s'éloigne, plus il sera difficile à réintégrer dans le collectif. Il est donc essentiel de garder le contact ", indique Christophe Godefroy, directeur de l'activité RH chez Ayming.

Garder le contact

Les salariés eux-mêmes expriment qu'il est important d'avoir un entretien avec son manager au moment du retour et de maintenir le contact durant l'arrêt. 80 % des salariés interrogés perçoivent en effet positivement le fait que l'entreprise prenne de leurs nouvelles durant leur absence. Cette marque de considération de la part de l'entreprise est un signal fort tant pour le salarié concerné que pour ses collègues. Et, dans un spectre plus large, pour Ayming, ces absences prolongées doivent amener le dirigeant à se poser des questions quant aux actions de prévention des accidents du travail et de la pénibilité.


*Méthodologie :

Etude quantitative de l'absentéisme en France en 2018 réalisée en partenariat avec AG2R La Mondiale auprès de 46 615 entreprises employant 2 212 165 salariés du secteur privé ; étude qualitative Ayming-Kantar TNS conduite par téléphone en mai 2019 auprès de 1002 salariés du secteur privé en France.

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