Assurances : le climat et les cyberattaques, risques numéro 1 ex æquo !

C'est une première ! La dernière cartographie prospective 2025 des risques de la profession de l'assurance et de la réassurance a été publiée le 4 février 2025 par France Assureurs et donne des indicateurs clés sur les risques majeurs identifiés par le secteur. Pour la première fois, le dérèglement climatique rejoint les cyberattaques sur la première marche du podium des risques.

5 grands risques majeurs

Si la cartographie des risques se concentre sur le secteur de l'assurance, elle révèle également les principales menaces qui impactent les entreprises et la société dans son ensemble.

- Le dérèglement climatique est considérée comme la première préoccupation, notamment par les épisodes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents et coûteux.

- Les cyberattaques, qui touchent tant les entreprises que les infrastructures critiques, constituent une menace croissante et arrive en tête exæquo avec les risques climat.

- L'environnement économique suit, impactant le pouvoir d'achat des ménages et la stabilité des entreprises.

- Le risque politique, alimenté par les tensions géopolitiques et les incertitudes institutionnelles, pèse sur la confiance des marchés.

- Les inégalités et tensions sociales, exacerbées par l'inflation et la polarisation sociétale, représentent un facteur d'instabilité.

Un trio de tête inchangé mais en évolution

Le rapport met donc en lumière une stabilisation du trio de tête des risques pour le secteur de l'assurance, mais avec un changement notable : le risque de cyberattaques et le dérèglement climatique partagent désormais la première place. En effet, si les cyberattaques continuent de représenter une menace persistante (4,1), l'année 2024 a été marquée par des catastrophes naturelles majeures, en particulier des inondations qui ont entraîné des pertes assurantielles considérables. Sur le seul continent européen, 2024 est la deuxième année la plus coûteuse en termes de sinistres climatiques, avec une facture assurantielle de 10 milliards de dollars. Globalement, le coût économique mondial des catastrophes climatiques a atteint 310 milliards de dollars, dont 135 milliards couverts par les assureurs, soit 38 % de plus que la moyenne des dix dernières années. L'environnement économique (3,8) complète le podium des risques. Si l'inflation a reculé et la politique monétaire s'est assouplie, la sévérité de ce risque demeure en raison des incertitudes économiques globales et de la volatilité des marchés.

L'IA, un risque émergent à surveiller

Les risques liés à l'intelligence artificielle connaissent une progression significative, gagnant sept places dans le classement pour intégrer le top 10 des préoccupations du secteur. Si l'euphorie entourant l'IA en 2023 a laissé place à une vision plus nuancée, les dirigeants s'inquiètent de ses impacts réglementaires, éthiques et opérationnels. L'intégration de l'IA dans les processus d'assurance pose de nouveaux défis, notamment en matière de biais algorithmiques et de cybersécurité.

Des enjeux importants pour les Daf

Ces enjeux majeurs identifiés par les asssureurs sont intéressants dans la gestion financière et stratégique des entreprises. Pour les Daf, plusieurs enseignements clés son à prendre en considération.

Anticiper les risques climatiques et leur impact financier :

Le dérèglement climatique n'est plus un facteur secondaire, mais un risque central qui pèse sur l'ensemble des secteurs économiques. Les Daf doivent intégrer ces risques dans leurs modèles financiers en renforçant les stratégies de gestion des sinistres et en ajustant leurs plans de continuité d'activité. L'augmentation des coûts liés aux catastrophes naturelles peut impacter les primes d'assurance, les investissements et les obligations réglementaires en matière de reporting extra-financier.

Faire face à la montée des cybermenaces :

La cybersécurité est désormais un enjeu financier à part entière. Les entreprises doivent accroître leurs investissements en matière de protection des données et renforcer leur résilience face aux cyberattaques. Pour les DAF, cela signifie allouer des budgets spécifiques à la sécurisation des infrastructures IT, intégrer la gestion des cyber-risques dans les audits internes et anticiper les coûts potentiels liés à une faille de sécurité.

Prendre en compte l'environnement économique instable :

Bien que l'inflation ait légèrement reculé, l'incertitude économique demeure. Les Daf doivent adapter leurs prévisions budgétaires en fonction de la volatilité des marchés et renforcer leurs stratégies de gestion de trésorerie. La nécessité d'une flexibilité accrue dans le financement des entreprises devient primordiale, avec une diversification des sources de financement et une optimisation du BFR pour faire face aux fluctuations économiques.

Gérer l'impact de l'intelligence artificielle sur les finances de l'entreprise

L'IA s'impose progressivement comme un facteur de transformation des processus financiers et comptables, mais également comme un risque technologique émergent. Les Daf doivent s'assurer que les investissements dans l'IA sont alignés avec la stratégie globale de l'entreprise tout en maîtrisant les risques éthiques et réglementaires associés.

Un rôle clé dans la résilience financière des entreprises

Face à cette ensemble complexe croissant, les Daf doivent adopter une approche proactive et agile en matière de gestion des risques. L'intégration de ces menaces dans les stratégies financières, la mise en place d'outils de pilotage avancés et une collaboration renforcée avec les autres directions de l'entreprise seront essentielles pour assurer la pérennité et la compétitivité des organisations dans un environnement toujours plus incertain.