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Trois dirigeants sur dix seulement considèrent la gestion des risques comme un pilier de compétitivité

À l'occasion des Rencontres de l'Amrae (association des risk managers), qui se tiennent du 7 au 9 février, QBE France dévoile son 7e baromètre annuel de la gestion des risques dans les PME et les ETI françaises. Dans le top 3 des préoccupations actuelles : la gestion des ressources humaines, les évolutions réglementaires, et les impayés.

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Trois dirigeants sur dix seulement considèrent la gestion des risques comme un pilier de compétitivité

Comme chaque année, le risque humain reste en tête des préoccupations des dirigeants de PME et ETI françaises, quant à l'environnement de risques qu'ils anticipent pour 2024. C'est la conclusion de l'enquête annuelle de QBE France, spécialiste en assurance des entreprises (branches dommages, responsabilité civile générale, construction, lignes financières, caution et marine, art et valeurs), publiée ce jour à l'occasion des Rencontres de l'Amrae.

Risque humain, toujours numéro 1

Selon l'étude réalisée auprès de 300 dirigeants, DAF ou gestionnaires des risques d'entreprises privées de 50 à 4 999 salariés, plus d'une entreprise sur deux (52 % très exactement) se dit préoccupée par le risque humain (ressources humaines, accidents, grèves, démissions, etc.). Elles affirment d'ailleurs à 76 % avoir vécu concrètement ce risque en 2023. Avec deux problématiques spécifiques : les difficultés de recrutement qui s'intensifient (59 % disent avoir été confrontées à ce problème en 2023 contre 54 % en 2022) et les départs de collaborateurs qui s'amplifient (46 % contre 35 % l'année précédente). « Le risque humain est toujours en tête, c'est logique et habituel. Mais désormais, s'y ajoute la tension sur le marché du travail : il est plus difficile de remplacer les partants. Et puis, il y a le sujet du travail hybride ou de la semaine de quatre jours. La recherche d'un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle est une opportunité pour les entreprises mais c'est aussi un défi », décrypte Delphine Leroy, directrice générale de QBE France. Résultat : la proportion d'entreprises qui se disent avoir été concrètement confrontées « au risque humain » est le même qu'en 2020, l'année du cataclysme Covid.

Risques d'impayés et risques réglementaires au coeur des préoccupations actuelles

Juste derrière le risque humain, caracolent en tête des préoccupations des gouvernances de PME et ETI, le sujet des évolutions réglementaires et législatives imprévues ainsi que celui des impayés. Le premier gagne 18 points par rapport au précédent baromètre et le second 12 points. « 53 % des entreprises disent avoir été confrontées au risque réglementaire en 2023 alors que cette proportion avait été en net recul en 2022 (37 %). Cela s'explique par la multiplication des réglementations qui ont bousculé le quotidien des entreprises. On peut par exemple évoquer la loi numérique, la loi antigaspillage, les évolutions autour de la transition énergétique qui bouleversent le secteur de la construction. On peut aussi parler du sujet des congés payés avec une nouveauté importante toute récente », explicite Delphine Leroy. Par ailleurs, l'inflation, les tensions géopolitiques etc. laissent craindre une augmentation des impayés. Les chiffres des défaillances d'entreprise, en pleine remontée après une accalmie artificielle post-covid, viennent conforter ces craintes.

Puis, à noter, la forte remontée du « risque matériel » auquel 54 % des entreprises rapportent avoir été confrontées en 2023. Contre 50 % en 2022. En cause, les grèves et émeutes successives de ces dernières années.

Enjeu de pérennité

Globalement, la perception du niveau de risque global n'a pas diminué depuis la fin de la crise Covid : 56 % des entreprises le trouvent inchangé par rapport à l'an dernier. En moyenne, les PME et ETI font face à trois catégories de risques, et 13 % d'entre elles les rencontreraient tous (risques humains, de marché, matériels, réglementaires, financiers et immatériels).

Pour autant, si le niveau de maturité des PME et ETI, quant à la gestion des risques, évolue, le sujet n'est souvent pas considéré comme essentiel. Ainsi, seulement un tiers des entreprises estime que la gestion des risques est un atout de compétitivité. C'est tout de même encore 15 points de moins que l'année dernière où cette proportion n'était déjà pas très haute... Pour les dirigeants, leur compétitivité repose d'abord et avant tout sur leur stratégie commerciale, le positionnement et les investissements. « Les PME et les ETI ont une meilleure maturité sur la question des risques qu'avant le Covid, elles ont été confrontées à une succession de crises qui se sont même parfois chevauchées et qui les ont contraintes à s'adapter. Avec de belles réussites d'ailleurs. Cependant, si elles gèrent les risques à court terme, elles ne sont pas encore suffisamment actives sur le long terme. C'est une problématique de ressources internes, en temps et en compétences. Il faut pourtant s'y intéresser de près car l'apparition d'un risque peut anéantir toute organisation, quelle que soit sa taille », conclut Delphine Leroy.

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