Les ETI restent optimistes
Les ETI abordent majoritairement 2023 avec optimisme même si elles sont plus nombreuses à estimer que la situation s'est dégradée par rapport à septembre selon la dernière enquête du METI et de la Banque Palatine menée fin 2022. Autre point positif, les investissements se sont poursuivis fin 2022.
Difficile de savoir ce que réserve 2023 aux entreprises, entre inflation, hausse des taux et croissance au ralenti. Mais cela n'empêche pas 51,4% des ETI de se dire assez ou très confiantes s'agissant des perspectives de leur entreprise pour le S1 2023. C'est ce que révèle le dernier Baromètre du METI (Mouvement des entreprises de taille intermédiaire) et de la Banque Palatine, publié en décembre dernier.
Un chiffre à nuancer puisque, lors de la précédente édition (en septembre 2021), elles étaient 62,7% à afficher cet optimisme. En effet, 35% des dirigeants estiment que la situation s'est dégradée sur un an (vs 31,4% en septembre). «La confiance des dirigeants à court terme atteint le plus bas niveau jamais enregistré depuis le lancement de ce baromètre», rapporte Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat et co-président du METI.
Dégradation trésorerie et endettement
Si du côté du chiffre d'affaires, les voyants sont encore au vert (67,6% des ETI font état d'un chiffre d'affaires en amélioration au T3 2022 par rapport au T3 2021), la part des ETI témoignant d'une dégradation sur un an de leur trésorerie et de leur endettement est élevée : près de 45% s'agissant de la trésorerie et plus de trois ETI sur dix s'agissant de l'endettement.
En conséquence elles sont désormais près de 19% à rencontrer des difficultés risquant de compromettre le respect de leurs covenants bancaires (vs 14% au dernier trimestre) et plus de 11% des ETI ayant obtenu un PGE rencontrent ou pensent rencontrer des difficultés à le rembourser.
Augmentation de la facture énergétique
Ces difficultés sont en partie dues à la hausse des prix de l'énergie et des matières première : 89% des ETI sont concernées par la hausse des prix de l'énergie et 84% par la hausse des prix des matières premières. En 2003, le baromètre estime que deux tiers des ETI connaîtront une augmentation de leur facture énergétique et que pour 64% d'entre elles cette augmentation sera de plus de 100% par rapport à 2021.
Ces difficultés conjoncturelles ont un impact sur l'activité des ETI (95% des répondants), mais aussi leur rentabilité (91%) et enfin les projets d'investissements (70%). En effet, parmi les ETI concernées par une hausse de leur facture énergétique, 12,5% ont déjà dû réduire leur production et 16,7% risquent de devoir la réduire, voire l'arrêter en 2023.
L'aspect financier n'est pas le seul à donner des cheveux blancs aux dirigeants d'ETI : 99% des ETI disent rencontrer des difficultés de recrutement et près de 70% font face à des demandes de revalorisation salariales exceptionnelles (mais près de 4 sur 10 peinent à y répondre).
Projets de croissnace organique et externe
Pour autant, plus de 60% des ETI ont initié un ou plusieurs projets de croissance organique depuis le début de l'année et 47,2% un ou plusieurs projets de croissance externe. L'investissement résiste donc, ce qui prouve la foi des ETI en l'avenir. Ces investissements se concentrent de plus en plus sur la France même si un tiers des porteurs de projets se déploient aussi ailleurs en Europe.
« Ce baromètre et les précédents permet de mesurer combien est grande la détermination des dirigeants d'ETI à developper leurs activités en France et à l'étranger », analyse Patrick Ibry, directeur général délégué de la Banque Palatine. La crise ne mettra pas les ETI à terre.
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