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Crowdfunding : le secteur immobilier en crise impacte les résultats

Le crowdfunding célèbre ses 10 ans en France et pour l'occasion les résultats ne dont pas à la fête. En effet, le secteur enregistre un recul notable en 2024 marquant la seconde année consécutive de baisse dévoile dernier baromètre 2024 Forvis Mazars. Détails.

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Startup supporting. Hands with dollar sign bag and light bulb over blue background, investor giving creator money
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Depuis 2015, le crowdfunding a permis de lever 10,8 milliards d'euros, s'affirmant ainsi comme une solution d'investissement privilégiée par les Français, révèle le dernier baromètre du crowdfunding 2024 en France, Forvis Mazars France FinTech.

L'immobilier en net recul

Les résultats du baromètre mettent en lumière un net recul (-17,1 %) du financement participatif pour la seconde année consécutive, s'élevant à 1,7 milliard d'euros pour l'année 2024. Tiré vers le bas par l'immobilier, secteur phare qui enregistre un repli important (-25,8 %) et ne représente plus « que » 49,7 % de la collecte globale « contre 68,2 % en 2022 », souligne l'étude.

Selon Florence de Maupeou, directrice générale adjointe chez France FinTech : « Le crowdfunding continue d'être un miroir de l'économie française : il subit la crise immobilière et l'incertitude fiscale, mais sa structuration pourrait offrir des perspectives de rebond. »

Dans le détail, les projets résidentiels chutent à 49 % (contre 77 % en 2023), les marchands de biens dominent à 56 %, tandis que la promotion immobilière grimpe à 32 %.

Près de 23,4 % des projets concernent l'amélioration de la performance énergétique, soit 642 projets remboursés en 2024, pour 571 millions d'euros et un taux de rendement interne (TRI) moyen de 10,6 %. Autre donnée de l'étude, environ 15à 20 % des projets accusent un retard de remboursement de plus de six mois.

Résistance des énergies renouvelables

Le crowdfunding EnR (énergies renouvelables) affiche quant à lui un retrait de 4,3 %, mais conserve une place forte avec 352 millions d'euros collectés, soit 20,3 % de la collecte totale. Le baromètre parle de 67 % des collectes concernent le solaire, loin devant l'éolien (12 %) et le biogaz (9 %), et 218 projets remboursés pour 76,1 millions d'euros, pour un montant moyen par projet de 1,14 million d'euros.

Engouement pour le crowdfunding en don

Seul segment en croissance, le crowdfunding en don progresse de +11,5 %, atteignant 178,9 millions d'euros collectés, avec 161 861 projets financés, 3,7 millions de financeurs, porté par le secteur culturel (80,2 millions d'euros) et les projets de solidarité (82,4 millions d'euros(.

Année difficile pour le crowdfunding en prêt

Le financement participatif en prêt recule également de 18,8 %, avec des obligations qui représentent 78,2 % de la collecte en prêt, et un projet sur dix ne boucle pas sa collecte.

L'investissement en capital en retrait

L'investissement participatif chute de 24 %, avec seulement 202,5 millions d'euros collectés, dont 23 % des volumes concernent l'immobilier, 19 % sont destinés à la santé et la recherche scientifique et 15 % financent la technologie et le numérique.

Perspectives 2025 : structuration et opportunités

Malgré la baisse de collecte, la structuration du marché et le renforcement du cadre réglementaire pourraient favoriser une relance. L'agrément Prestataire de Services de Financement Participatif (PSFP), obtenu par 14 nouvelles plateformes en 2024, ainsi que l'ouverture à l'international, pourraient jouer un rôle crucial.

Bertrand Desportes, Associé chez Forvis Mazars, explique dans le communiqué « Avec la barre des 10 milliards d'euros franchie et une structuration en cours, le crowdfunding dispose des bases pour rebondir. 2025 pourrait voir émerger de nouvelles tendances fortes, notamment dans l'art, la santé et le sport. »

Le crowdfunding en France subit donc un ralentissement marqué, avec des difficultés persistantes dans l'immobilier et un contexte macroéconomique tendu. Toutefois, l'évolution des réglementations et la diversification des projets financés pourraient permettre un rebond progressif du secteur d'ici 2025. L'enjeu majeur reste la confiance des investisseurs.

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