Recherche

Administrateur : pourquoi pas moi ?

Expertise financière mais aussi une vision stratégique et des connaissances en risques et informatique, le Daf "business partner" possède un profil intéressant pour les conseils d'administration. Alors foncez! D'autant plus que des opportunités apparaissent dans les ETI. Et pour les femmes.

Publié par le - mis à jour à
Lecture
5 min
  • Imprimer
Administrateur : pourquoi pas moi ?

Daf, si le désir de devenir administrateur vous titille, lancez-vous : les entreprises - et notamment les ETI - s'ouvrent de plus en plus aux administrateurs indépendants. Et le profil des Daf est séduisant : "Ses fonctions le positionnent en partenaire du dg sur les questions de stratégie et de performance ainsi que sur des sujets nouveaux comme le big data et la révolution digitale", indique Jérôme Coutant, directeur Finance Transformation et Organisation de Veolia Environnement et administrateur de Sade (filiale de Veolia spécialisée dans la pose de canalisations). Par ailleurs, il a une bonne compréhension des problématiques de gouvernance..

Ni dans le biberon, ni dans le cigare

Cependant, comme on l'explique à l'IFA (Institut français des administrateurs), ce n'est "ni dans le biberon ni dans le cigare" que l'on devient administrateur : ce n'est pas inné et une longue expérience en tant que Dg ou Daf peut être utile mais pas suffisante. D'où l'importance de suivre une formation.

Pourtant administrateur depuis 25 ans, Jérôme Coutant en suit actuellement une à l'IFA-Sciences Po: "Cela permet d'avoir une bonne compréhension des missions et des responsabilités des administrateurs. Une expérience en finances ou en ressources humaines ne suffit pas : on n'attend pas d'un administrateur qu'il soit simplement un expert technique." Il faut avoir une vision d'ensemble des sujets traités qui relèvent, en premier lieu, de la définition de la stratégie et du bon pilotage des risques et touchent également des domaines opérationnels, techniques, financiers, juridiques, RH, etc.

A l'IFA, par exemple, les formations aident à adopter la bonne posture face à certaines pratiques, à s'adapter à la personnalité du dirigeant... Il existe également des formations spécifiques pour les administrateurs de filiales, d'associations, d'entreprises familiales mais aussi des formations de perfectionnement pour les administrateurs qui doivent participer à des comités spécialisés (rémunération, audit...). L'IFA a même développé depuis 5 ans un programme de certification des administrateurs qui contient 5 modules de formation de 2 jours plus un module de simulation de 2 jour et demi. L'Essec et l'Insead proposent également des formations.

Par ailleurs, si l'on souhaite siéger dans un autre pays, se former à l'étranger semble indispensable étant donné que les règles sont différentes (IOD -Institute of directors - en Grande-Bretagne par exemple).

Écoute et esprit critique

Au-delà de la formation, certaines qualités sont nécessaires. En premier lieu, à en croire Jérôme Coutant, "une réelle capacité d'écoute, le conseil d'administration étant un cénacle où des personnes travaillent ensemble". A cela s'ajoute une capacité à "formuler factuellement ses interventions afin d'affiner les décisions et de faciliter le travail de groupe", estime Jérôme Coutant. "Il doit être capable de défendre ses convictions", poursuit Michel Béhar, président APIA Ile de France (administrateurs professionnels indépendants associés).

Des qualités communicationnelles mais également un esprit critique aiguisé. Selon l'IFA, un bon administrateur doit pouvoir questionner le management sur les pistes envisagés, challenger les dirigeants, pointer les risques encourus... Michel Behar va dans ce sens : "L'administrateur doit être prêt à remettre son mandat en jeu pour contrer les décision des chefs d'entreprise qui sont hors de propos".

Réseau interne et externe

Prêt à vous lancer ? Première étape : faire connaître ce désir à sa direction afin de s'assurer de son accord. "Cela permet d'éviter tout conflit d'intérêt mais aussi d'obtenir la disponibilité nécessaire", explique Guy Le Péchon, associé gérant du cabinet de conseil spécialisé dans la "corporate governance" Gouvernance & Structures. Il rappelle qu'un poste d'administrateur revient à un mois de travail par an.

Informer sa hiérarchie peut aussi ouvrir des opportunités de postes d'administrateurs en interne, dans des filiales. Jérôme Coutant a réalisé ses différents mandats pour des filiales de groupes dans lesquels il travaillait : "Une bonne porte d'entrée avant d'aller se frotter à des postes d'administrateurs en externe". Guy Le Péchon donne une autre piste : les associations. Aux femmes, il conseille également de regarder vers les pays étrangers (Allemagne, Grande-Bretagne, qui sont en train de féminiser leurs conseils) ainsi que vers les fonds qui prennent des participations dans des sociétés.

Après avoir fait connaître son désir en interne, en informer également son entourage professionnel externe : la fréquentation d'organismes et fédérations professionnels en France et à l'international, la participation à des groupes de travail sur la gouvernance également (par exemple, ceux de l'IFA) sont des aides précieuses. Penser également aux réseaux sociaux (LinkedIn, Viadeo).

1000 euros de rémunération en moyenne

L'IFA observe 1000 euros par jour de conseil en moyenne la rémunération des administrateurs dans les PME/ETI - les mieux payés touchant 10 000 euros. "Cela ne permet pas de vivre. C'est donc la motivation qui doit guider le choix de devenir administrateur", insiste Guy Le Péchon.



Livres Blancs

Voir tous les livres blancs
S'abonner
au magazine
Retour haut de page