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Téléphonie: comment tirer avantage du passage au tout IP

Encore très largement utilisée par les entreprises en France, la téléphonie traditionnelle RTC va progressivement disparaître au profit de la technologie IP. Une nécessité et une opportunité pour les entreprises (notamment multisites) qui peuvent en profiter pour optimiser leur parc.

Publié par Yann Petiteaux le - mis à jour à
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Téléphonie: comment tirer avantage du passage au tout IP

Le glas du Réseau téléphonique commuté (RTC) a sonné. Cette technologie traditionnelle installée dans les années soixante-dix/quatre-vingt par l'opérateur historique est encore utilisée par 70% des entreprises françaises. Mais plus pour longtemps. Car face à l'obsolescence du réseau et au désengagement progressif des équipementiers, l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a signé la fin de la téléphonie analogique et des accès numériques (RNIS). D'ici quelques années, "téléphones mais aussi fax, flux particuliers type monétique, télérelèves, alarmes, standards à accès RNIS et tous terminaux reliés aux prises en T ne répondront plus", avertit François-Xavier Plantain, consultant spécialisé en télécoms au sein du cabinet Ayming.


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l faut bien compter une année entre le moment où l'on commence à y réfléchir et la mise en oeuvre d'une solution alternative." François-Xavier Plantain, consultant spécialisé en télécoms au sein du cabinet Ayming

Bien que très progressive (voir l'encadré ci-dessous), cette migration vers le tout IP doit être pensée dès maintenant par les entreprises. "Il y a lieu d'anticiper afin de trouver les meilleures solutions alternatives, car le processus est relativement long, affirme François-Xavier Plantain. Il faut bien compter une année entre le moment où l'on commence à y réfléchir et la mise en oeuvre d'une solution alternative. Or, si l'on attend le dernier moment pour se pencher sur la question, les opérateurs seront en position de force dans la négociation." Par ailleurs, le risque d'un surcoût est bien réel pour l'entreprise qui conserverait son réseau RTC existant et se verrait contrainte de passer à la technologie IP sur ses nouvelles lignes. "Se retrouver à gérer deux technologies totalement différentes impacterait à la hausse les coûts de téléphonie fixe pour une entreprise", souligne François-Xavier Plantain.

La fin du RTC est certainement le moment idéal pour remettre à plat ses infrastructures téléphoniques. "C'est à la fois une nécessité et une opportunité", résume Franck Zielonka, responsable support marketing du programme "all IP" chez Orange Business Services. L'entreprise doit commencer par établir un recensement très précis de l'ensemble des accès et des usages de son parc actuel. Cette cartographie permettra non seulement de définir la solution IP la mieux adaptée, mais également de nettoyer et de redimensionner le parc en fonction des besoins de l'entreprise. "La rationalisation du parc est le premier levier économique, insiste François-Xavier Plantain. Il n'est pas rare de trouver un certain nombre d'accès sans usage et dont l'entreprise paie inutilement l'abonnement depuis des années."

Un calendrier progressif sur dix ans

"La fin du RTC est un sujet à aborder dès maintenant, mais le calendrier prévu permet aux entreprises de se préparer sereinement", rassure Franck Zielonka . En effet, la transformation du réseau sera très progressive et le planning livré par Orange s'étale assez loin dans le temps. Trois grandes dates sont à retenir.

  • Tout d'abord, fin 2018, l'opérateur stoppera l'ouverture de nouvelles lignes analogiques.
  • Fin 2019 il arrêtera la commercialisation de lignes RNIS.
  • Puis il procédera, à compter de fin 2022, à la mise hors service progressive de l'ensemble des accès par zone géographique.
  • Le premier secteur concerné ne devrait représenter que 3 à 5% des lignes du territoire national.

    Au total, l'opération pourrait s'étendre sur une dizaine d'années à partir de 2018.

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    PABX, IPBX

    Les solutions IP sont multiples. La plus rapide et la moins coûteuse à mettre en oeuvre consiste à installer un simple boîtier dans le standard téléphonique traditionnel utilisant le réseau cuivré (PABX). "L'investissement est minime, mais l'entreprise doit continuer de s'acquitter de la maintenance du PABX, souligne François-Xavier Plantain. Pour moi, cette solution est un simple pansement."

    Un environnement IP permet notamment de faciliter la mobilité des salariés via l'utilisation d'outils collaboratifs.

    Le passage au "full IP" consiste, quant à lui, à remplacer le PABX par un ou plusieurs IPBX (standard utilisant une connexion Internet pour transmettre les communications). Les frais de mise en oeuvre sont plus importants, mais les avantages pour les collaborateurs sont nombreux. Un environnement IP permet notamment de faciliter la mobilité des salariés via l'utilisation d'outils collaboratifs. Le salarié peut ainsi travailler de son poste fixe partout, où qu'il soit, consulter sa messagerie en tout lieu via le Web, se mettre en relation téléphonique d'un simple clic s'il bénéficie de l'option "click-and-call", etc. De plus, s'il utilise d'un logiciel spécifique permettant de faire de la téléphonie par Internet avec un ordinateur ("softphonie"), le collaborateur peut accéder à sa boîte mail, ses applications métiers, émettre et recevoir des appels depuis un seul et unique terminal.

    Enfin, la troisième solution est ce que l'on appelle la VoIP Centrex, qui permet à l'entreprise de ne plus avoir de standard physique. Grâce à cette technologie de téléphonie sur IP en mode cloud, les infrastructures sont dématérialisées chez l'opérateur, le coût de l'infrastructure et de la maintenance étant inclus dans le prix de l'abonnement. Cette option permet de bénéficier en permanence d'une solution mise à jour. "C'est un peu plus cher, mais l'on constate que les solutions Centrex plaisent surtout aux entreprises dont la DSI dispose de peu de ressources", observe François-Xavier Plantain.

    Solutions multiplay

    Orange propose d'ores et déjà des solutions IP multiplay (voix et data sur le même réseau) pour le marché entreprises. "Nous équipons déjà plus de 100000 sites", précise Franck Zielonka. L'opérateur offrira dès 2018 de nouvelles offres IP dédiée à l'usage de la voix seule ou en réponse à des besoins spécifiques (relevé de compteur, fax, surveillance de locaux, appels d'urgence ascenseurs...).

    Le passage à la technologie IP est particulièrement intéressant pour les entreprises multisites. "Il se peut que, suite à des rachats, une entreprise se retrouve à gérer des solutions différentes, explique François-Xavier Plantain. Dans ce cas, migrer vers une seule technologie permet de simplifier la gestion du parc et de réaliser des économies d'échelle." "Grâce au trafic on net, les appels entre sites d'une même entreprise ne seront plus facturés", ajoute Franck Zielonka. D'une manière générale, l'économie réalisée par le passage au tout IP dépend du parc, de la solution retenue et de l'opérateur choisi. "En moyenne, on constate que l'on arrive à dégager 15% d'économies sur la durée du contrat", estime François-Xavier Plantain.

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