[Tribune] Les DAF, le financement et le reporting intégré sous Solvency II
L'impact des exigences de Solvency, de Bâle III et du reporting intégré sur le financement des entreprises cotées et des PME ne devrait pas être si fort qu'on a bien pu le dire... surtout si vous avez les bons outils complétant l'existant.
Depuis la crise des subprimes, le travail du CFO a changé plus que celui de n'importe quel autre cadre d'entreprise. Jusqu'ici, les CFO s'occupaient presque exclusivement des questions de contrôle et de levée de capitaux. Solvency exige du CFO qu'il soit l'associé stratégique des unités génératrices de trésorerie (UGT), le proche collaborateur du président et le responsable de la performance financière. Il est également responsable de la surveillance de l'emploi et de la rentabilité des RH et du système informatique en tant que moyen de création de valeur et de reporting intégré (IR).
Bâle II et son impact IT
Pour répondre aux exigences des réglementations, notamment de Bâle II, les entreprises avaient mis en place deux types de solutions.
En amont, des logiciels de cartographie ou d'enregistrement des risques.
Que l'approche soit comme on dit "top-down" ou "bottom-up", dans les deux cas, le risk manager organise la bibliothèque de risques. Les principaux éditeurs sont TMA, Plan424, MetricStream, RiskNav®, Risk Matrix, SAP, Oracle etc.
Et, en aval, des solutions décisionnelles intégrées ou outils de reporting. Les principales plateformes de ce type sont IBM, SAP, Enablon, SAS, Microsoft, Microstrategy, Oracle, etc.
Par ailleurs, le risque était traité de 4 façons: éviter (ne doit jamais survenir) ; réduire (diminuer sa potentialité ou son impact) ; transférer (à l'assureur) ou accepter (s'il est supportable).
Le chaînon IT manquant pour Solvency
La problématique change avec la clause 5 de la norme ISO 31000 (Traitement des risques) et les processus d'ERM axés ORSA/FLAOR. Cela contraint à impliquer l'ensemble des RH dans une approche de comptabilité analytique axée sur les pertes attendue (EL) ou seuil de tolérance des pertes ("Risk appetite") afin de prendre en compte les données de risque opérationnel associées à une contrepartie de risque de crédit (CCR) et aussi l'interdépendance des risques.
Pour les Daf de sociétés d'assurance, s'ajoutent à ces impératifs celui de renforcer la trésorerie par des économies de coûts de risque opérationnel à un niveau de confiance de 95,5% et celui de fournir aux actuaires des données de modélisation des "Risques, Opportunités et Résultats" (pilier3).
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Ceci entraîne un niveau de "best practice" de gestion du risque opérationnel pour tous les Daf, puisque l'assuré transfert un risque à l'assureur. En respect du contrat d'assurance et afin de réduire les coûts de la prime (ou cotisation), les clients de l'assureur (banques, PME, grands comptes et administrations de l'État) ont intérêt à aligner leur seuil de tolérance des pertes de risque opérationnel (risk appetite) sur celui de l'assureur (lire sur le sujet: "Solvency II, les banques et les CFO: ce qui change").
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