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Nette dégradation des délais de paiement en Europe

La dégradation des délais de paiement se constate dans tous les pays d'Europe occidentale avec des cas extrêmes en Grèce et en Turquie. Face à cette situation, les entreprises prévoient d'intensifier la gestion de leur poste clients, selon le dernier baromètre Atradius des pratiques de paiement.

Publié par Florence Klein le - mis à jour à
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Nette dégradation des délais de paiement en Europe

« La conjoncture économique actuelle en Europe occidentale est incertaine », a déclaré Yves Poinsot, directeur général d’Atradius France. Et la suite n’est pas très optimiste : « Les incertitudes concernant l’avenir de la Grèce dans la zone euro ainsi que les conditions économiques dans l’ensemble de l’Europe annoncent une nouvelle vague d’impayés et de défaillances d’entreprise ». Pour Yves Poinsot, les risques en Grèce, de même que dans le reste de l’Europe, ne diminueront pas à court terme : « Au contraire, les probabilités de défaillance ont augmenté de 5 % à 10 % en Europe occidentale », estime-t-il.


Par rapport à l’automne 2011, le pourcentage moyen des ventes à crédit reste relativement stable.

Toutefois, la Grèce et la Turquie, qui participent à l’enquête pour la première fois, affichent les pourcentages de ventes à crédit les plus élevés sur leur marché intérieur avec 66,1 % et 65,8 % respectivement, et pratiquent les délais de paiement les plus longs (en moyenne 85 jours en Turquie et 75 jours en Grèce). En particulier, on relève pour la Grèce le plus fort pourcentage de factures domestiques impayées (41 %), des retards de paiement supérieurs à 90 jours (18,7 %) et une proportion de factures domestiques irrécouvrables (7,4 %) représentant plus du double de la moyenne de l’enquête (3,5 %).

Dérapage contenu en France, mais forte dégradation du DSO *
En France, la loi de modernisation de l’économie (LME) a permis de contenir le délai moyen contractuel qui est resté stable à 35 jours par rapport à l’automne 2011, ce qui reste inférieur à la moyenne européenne mais on constate par ailleurs un allongement des retards de paiement, qui sont désormais de 14 jours en moyenne (10 jours à l’automne 2011).
En France, le DSO subit une forte dégradation, passant de 27 jours à l’automne 2011 à 41 jours au printemps 2012. En moyenne, dans l’ensemble des pays étudiés, il se situe à 51,4 jours.

En moyenne en Europe, 30 % du montant total des créances B to B est payé après l’échéance
Le pays confronté aux plus importants problèmes de retards de paiement est la Grèce, avec 41,1 % du montant total des créances domestiques en retard de règlement (la moyenne globale de l’enquête étant de 30,6 % pour les créances domestiques. L’Italie et l’Irlande viennent ensuite. En France, la proportion des factures impayées après 90 jours de retard est nettement supérieure à la moyenne européenne, les entreprises ayant de plus en plus de mal à respecter les délais légaux imposés par la LME.

En moyenne, 3 % des créances domestiques B to B sont en défaut de paiement
Les entreprises grecques interrogées ont rapporté les taux moyens les plus élevés, avec 7,4 % du montant total des créances B to B domestiques considérés comme irrécouvrable. L’Italie se situe au deuxième rang avec 5,4 % de défaut de paiement. En France, les pourcentages de factures irrécouvrables domestiques et à l’export s’élèvent respectivement à 3,7 % et à 4,5 %.

Le rapport complet contenant les conclusions (France et Europe Occidentale) de la 11e édition du Baromètre Atradius des pratiques de paiement est disponible sur le site web d’Atradius, dans la section Publications.

*Délai moyen de paiement des clients, exprimé en jours de CA (volume moyen des créances sur la période étudiée / volume de ventes total sur cette même période x 180 (soit le nombre de jours pour une période de 6 mois).

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