SEPA ? Une obligation, des opportunités et un compte à rebours...
Le 1er février 2014, la norme Single Euro Payments Area (SEPA) entrera en vigueur. Et toutes les entreprises sont concernées, au moins pour la partie virement. Cette obligation recèle quelques opportunités que la Daf doit savoir exploiter.
En juin 2013, selon les statistiques de la Banque centrale européenne, les volumes de virements SEPA atteignaient tout juste 37 % en France (15 % pour les PME) et la migration au prélèvement SEPA 2 % des flux. Pourquoi ce désintérêt ? Parce que " 80% des prélèvements sont le fait de moins de 10 % des créanciers ", explique José Teixiera, chef de marché communications bancaires et moyens de paiement Sage. Et le virement SEPA est, lui, perçu comme une contrainte et non comme une opportunité par les PME dont l'activité est purement nationale.
Obtenir son ICS, à savoir son nouveau numéro d'émetteur national, contacter son éditeur de logiciel pour s'assurer de la mise en place d'une compatibilité avec la norme, convertir les RIB en IBAN (identifiant international de l'établissement bancaire), définir une gestion du poste clients avec une nouvelle référence unique de mandat, etc. : SEPA implique des modification techniques, à mettre au service de la trésorerie de l'entreprise.
Une obligation, mais pas que
Adapter son système de paiement au nouveau dispositif de prélèvements et de virements de la norme européenne SEPA estune obligation entrant en vigueur le 1er février 2014, qui a peu de chance d'être reportée(SEPA ne sera pas le nouveau X25), ce qui justifie en soi d'opter pour la migration ! Mais c'est aussi une remise à plat de la gestion courante de la trésorerie.
Le virement SEPA " permet, d'une part, une mise à jour des comptes tiers, clients et fournisseurs pour chasser les doublons et, d'autre part, une renégociation des frais du coté des comptes bancaires ", résume Jean-François Marcel, directeur de l'activité finance et fiscalité de Cegid. La fin de la nécessité d'une banque par pays permet, en effet, de renégocier au regard du volume plus conséquent. Le second volet de SEPA permet, lui, un inventaire des autorisations de prélèvements, particulièrement appréciable pour les entreprises au business model récurrent comme la téléphonie, les SSII, les associations, les sociétés de nettoyage.
SEPA aura aussi un effet sur le chiffre d'affaires en rapprochant mandat et prélèvement et constitue " une opportunité pour relancer une dynamique de prélèvements auprès de la force de vente " selon Jean-François Marcel.
Un fichier unique, une norme unique : au 1er février 2014, l'entreprise qui voudra mixer paiements en France et paiements en zone euro le pourra. C'est au niveau des virements internationaux que réside le vrai apport du projet SEPA, confirme José Teixiera (Sage) : " De l'harmonisation, via un seul compte français vers différents pays, va naître la simplicité ". " Cela va permettre aux entreprises à filiales européennes de consolider les flux de paiements", ajoute Pierre Mislin (Axway).
Le Daf en PME, la DSI en ETI
Le service commercial devra gérer, non plus les autorisations de prélèvements, mais les mandats uniques.Les RHdevront actualiser les données bancaires des employés,le marketing celles des clients (IBAN et BIC). La facturation bouge,la gestion des flux financiers quotidiensaussi. Et, bien sûr, le service informatique est impliqué : compatibilité des logiciels avec les nouvelles données et formats ainsi qu'avec les informations supplémentaires liées au SEPA. " Dans la mesure où les données SEPA vont transiter soit par Swift, réseau privé, soit par EBICS, et donc Internet, s'ajoute la nécessité pour ce second cas d'intégrer des éléments de sécurité afin de protéger le réseau de l'entreprise et de garantir la confidentialité des données de paiement lors de leur envoi vers la banque ", explique Pierre Mislin (Axway).
Bref, toute l'entreprise est concernée. Celui qui peut gérer ce projet occupe, " en PME, indéniablement un poste transversal, celui d'une personne qui a un oeil sur la comptabilité, les RH, les SI... évidemment le Daf ", sourit José Teixiera (Sage). "En ETI, bien souvent, un chef de projet est désigné, relevant souvent de la DSI et entouré de membres de la Daf " relate Jean-François Marcel (Cegid) . Et concernant le choix du prestataire ? Pierre Mislin (Axway), juge et partie, pointe " la certification Swift de la solution logicielle assurant la communication avec la banque, Ebics n'ayant pas de certification. "
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