Pour améliorer votre notation, pensez à la réévaluation des actifs
Pour faire face à la crise, les entreprises se sont endettées. Ce qui peut leur porter préjudice en termes de notation. Une des conférences du Financium s'est attardée sur une méthode qui peut permettre d'améliorer sa notation malgré les conditions défavorables : la réévaluation des actifs.
Alors que les entreprises semblent traverser la crise sans trop d'encombres, de nombreux experts craignent pour l'année 2021 : de nombreuses défaillances sont attendues avec la fin des aides étatiques et l'obligation de rembourser les prêts contractés (dont le PGE) et de payer les charges reportées. Lors d'une conférence du Financium 2020 dédiée à la solvabilité des entreprises, Michaël Fontaine, vice-président du Conseil supérieur de l'Ordre des experts-comptables (CSOEC), et Germain Simoneau, président de la commission financement des entreprises de la CPME, se sont inquiétés d'une autre difficulté à laquelle pourraient être confrontées les entreprises en 2021 : la dégradation de leur notation.
Adapter le modèle de notation
"On entre dans un deuxième temps, celui de la gestion de l'après. Les entreprises vont faire fasse à une baisse de chiffre d'affaire et/ou à un fort endettement. Ce qui va avoir un impact sur les bilans des entreprises et donc sur leur notation, qui va les suivre durant toute l'année 2021. Cette notation va concerner les crédits bancaires mais aussi le financement inter-entreprise, à travers les notes des assureurs-crédit", a mis en avant Michaël Fontaine.
Au sein du CSOEC, plusieurs pistes de réflexion ont été définies. Il est notamment proposé de classer les dettes dans un poste de bilan passif bien identifié afin d'en tenir compte lors de la notation. "Nous ne voulons pas casser le modèle de notation de la Banque de France et des établissements financiers mais l'adapter à la situation actuelle", a précisé Michaël Fontaine.
Une piste intéressante que Germain Simoneau a cependant jugée insuffisante : "Les banques ne pourront pas intégrer cette notation adaptée au regard de la réglementation prudentielle", a-t-il fait valoir.
Le bilan en valeurs récentes
C'est pourquoi le CSOEC milite pour une autre solution : la réévaluation libre des actifs. Cela consiste à donner leur valeur actuelle aux biens corporels et financiers de l'entreprise (les immobilisations incorporelles ne sont pas concernées pour des questions ). "Le bilan ne sera non plus en coûts historiques mais en valeurs récentes, ce qui permettra d'améliorer la notation", a expliqué Michaël Fontaine.
Utiliser cet outil est d'autant plus intéressant actuellement que le PLF 2021 prévoit une mesure temporaire de neutralisation des conséquences fiscales des réévaluations d'actifs.
Attention cependant : "Cet outil doit être bien traité, bien documenté", a mis en garde Michaël Fontaine. En effet, une documentation prouvant la juste réévaluation doit être constituée : avis d'experts, éléments comparables... Une attestation de son expert-comptable étant souvent suffisante, il est donc conseillé de s'en rapprocher. Il sera par ailleurs un bon conseil quant à l'identification des actifs qui peuvent être réévalués.
Contactez donc votre expert-comptable au plus vite : la réévaluation des actifs doit être faite avant la prochaine clôture des comptes ! "Cela veut dire que les entreprises ont dans le meilleur des cas jusqu'à mars : il faut donc s'y mettre dès maintenant", a conclu Germain Simoneau.
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