PME/ETI : comment accéder à la dette non bancaire ?
IBO, émissions obligataires mutualisées ou encore financement participatif : les PME et ETI disposent de plusieurs outils pour s'affranchir de la dépendance aux banques. Paris Europlace a publié une série de recommandations portant sur ces modes de financement.
Paris Europlace, l'organisation chargée de promouvoir la place financière de Paris, vient d'émettre une série de recommandations dans le domaine du financement par dette des ETI et PME. Le rapport publié à cette occasion dresse le bilan des débuts de la désintermédiation qui doit permettre aux entreprises de contracter des dettes auprès des investisseurs, sans passer par les banques. L'objectif est à la fois d'être moins dépendants de ces prêteurs traditionnels et d'allonger les maturités (le crédit bancaire excède désormais rarement trois ans).
Parmi les nouveaux financements alternatifs recensés figurent le placement privé en euro ou Euro PP. Celui-ci a permis de mobiliser 4 milliards d'euros en 2013 et pourrait, à terme, atteindre une quinzaine de milliards d'euros par an en France.
De l'IBO au crowdfunding
Ces nouveaux financements concernent aussi les offres publiques d'obligations (IBO ou Initial Bond Offering développé par Euronext Paris), les émissions obligataires mutualisées (GIAC et Fonds Micado), et le financement participatif ou crowfunding.
Dans un souci de pédagogie, les auteurs du rapport ont classé ces financements en fonction des besoins et de la taille des entreprises. Ainsi, les PME qui cherchent à lever entre 3 millions et 20 millions d'euros devraient se tourner vers les offres publiques ou encore les émissions obligataires mutualisées. En dessous de 3 millions d'euros, le financement participatif est le plus indiqué. Les " ETI et grandes PME " (de 20 à 100 millions d'euros à financer) sont, elles, des candidates naturelles au placement privé, mais aussi aux offres publiques de type IBO. Enfin, les " grandes ETI " dont le besoin de financement excède 250 millions d'euros peuvent recourir au placement privé et au financement obligataire, ce dernier étant beaucoup moins accessible aux entreprises dont le besoin de financement se situe entre 100 millions et 250 millions d'euros.
Vers une offre de notation financière adaptée aux PME
Paris Europlace, qui émet dix-neuf propositions, recommande notamment d'encourager l'émergence d'une offre de notation financière adaptée aux ETI et PME (plus rapide et moins coûteuse), d'étudier la possibilité de restreindre, dans certains cas, les informations à fournir aux investisseurs, de faciliter l'accès des particuliers aux titres de dette émis par des entreprises moyennes, ou encore de " consolider l'offre de prêts bancaires " en facilitant la titrisation des prêts aux PME, notamment sous la forme de collateralized loan obligations.
A noter : une " Charte relative aux Euro PP ", rédigée sous l'égide de la Banque de France avec l'Association française des trésoriers d'entreprise, l'Association française des investisseurs institutionnels, l'Association française des marchés financiers et la Fédération bancaire française, est désormais accessibles sur les sites de ces associations de place.
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