Gestion de trésorerie : Osez les produits structurés...avec prudence !
Dans un contexte de taux bas, les DAF peinent de plus en plus à obtenir une rémunération décente pour leur trésorerie longue. Baker Tilly préconise de s'orienter vers des produits structurés qui offrent des couples rendement/risque plus attractifs que les dépôts à terme...
Depuis la crise des "Subprimes", les produits structurés ont mauvaise presse...Certes, le rôle du DAF n'est pas de jouer à la loterie avec la trésorerie de son entreprise mais il a le devoir d'étudier de près les produits qui présentent le plus de rentabilité pour un risque calculé. C'est ce que préconise Jean-Louis Flèche, associé du réseau d'experts-comptables Baker Tilly France, en pointant les faibles taux de rémunération des dépôts à terme pour ceux qui privilégient la gestion de " bon père de famille ". En effet, avec un rendement brut de 0.4% sur un an, et 2% à horizon de 5 ans, ces rendements ne couvrent même pas les taux d'inflation...
" Dès lors, de nombreux chefs d'entreprise ou directeurs financiers travaillent sur les moyens permettant d'augmenter cette rentabilité avec un risque le plus faible possible. Les plus grandes banques européennes sont aujourd'hui en mesure de proposer des gammes de produits structurés " pointe Jean-Louis Flèche qui rappelle qu'un produit structuré est un instrument financier émis par une banque ou une compagnie d'assurance composé généralement de deux éléments: le premier assurant la protection du capital, le second, plus risqué, permettant d'optimiser le rendement du produit.
Privilégier la sécurité ou le rendement
Baker Tilly distingue deux grandes familles de produits en fonction de leur maturité, leur sous-jacent (les valeurs réelles qui les composent) et leurs garanties :
> Les produits à capital garanti
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Les maturités les plus courtes sont aujourd'hui d'environ six ans. Cela signifie que le risque maximum sur cette durée est de ne rien gagner. En revanche, les rentabilités maximales peuvent être de l'ordre de 5 % par an, dès lors que le sous-jacent est un indice simple comme l'Eurostoxx 50 ou le CAC 40. Un coupon minimum annuel peut même être versé en sus chaque année (actuellement environ 1,5 %), auquel s'ajoutera une sur-performance aléatoire issue de la bonne tenue du sous-jacent.
> Les produits à capital protégé
" Il convient d'être prudent pour la compréhension de cette catégorie, prévient Jean-Louis Flèche. Ce terme signifie que, tant que le sous-jacent n'a pas " enfoncé " un certain plancher de baisse à la fin du produit (la " maturité "), alors le capital est garanti. " Autrement dit, le risque de perte existe, même s'il reste exceptionnel. Et qui dit risque, dit rentabilité : sur une durée très courte comprise entre un et trois ans, le rendement est de 8,4 % si le CAC 40 ne baisse pas de plus de 30 %.
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